Débat d'orientation budgétaire
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Avant le vote du budget primitif 2025, le conseil municipal va débattre de l'orientation budgétaire le 12 février. Des échanges qui s’inscrivent dans un contexte fragile et de fortes contraintes pour les finances des collectivités territoriales. Soucieuse de préserver ses services publics et de maintenir son rôle de bouclier social pour les Vitriotes et les Vitriots, la ville s’apprête à des arbitrages difficiles et se mobilise pour alerter l’État.
C’est un moment incontournable de la vie politique locale et une obligation légale avant le vote du budget. Le débat d’orientation budgétaire (Dob) permet chaque année aux conseillers municipaux d’échanger autour des politiques publiques et des choix à faire pour l’année en cours, et pour celles à venir. Des discussions qui vont permettre d’aborder de multiples sujets, notamment celui de la dette de la ville.
Télécharger l'ordre du jour du conseil municipal du 12 février 2025
Encours de la dette stabilisé
La ville poursuit sa gestion active de la dette avec un encours réparti auprès de différents prêteurs afin de maintenir sa capacité de désendettement.
Depuis plusieurs années, l’encours de dette est stabilisé à un montant d’environ 160 millions d’euros. L’évolution des dépenses liées aux effectifs de la ville sera également à l’ordre du jour. Le budget 2025 va ainsi coïncider avec la revalorisation du Rifseep (régime indemnitaire dans la fonction publique territoriale), bienvenue pour les agents communaux mais non compensée par les directives gouvernementales. La revalorisation des cotisations patronales à la CNRACL décidée par l’Etat va quant à elle coûter 1 million d’euros à la ville pour financer le déficit des caisses de retraite du privé. De plus, l’élaboration de ce budget 2025 a lieu dans un contexte de fortes incertitudes. Incertitudes causées notamment par l’instabilité politique nationale.
Préserver nos services publics
Sarah Taillebois
adjointe au maire en charge des Finances et du budget
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Arbitrages et moratoire
La ville a l’obligation de voter un budget à l’équilibre.
Elle va ainsi procéder à des arbitrages importants pour stabiliser ses dépenses, tout en maintenant une politique volontariste en faveur du service public et des Vitriotes et des Vitriots. La ville compte bien jouer son rôle de bouclier pour sa population et aucune hausse d’impôt n’est prévue. Elle étudie plutôt un report ou un étalement de certains investissements.
C’est notamment le cas de la création du futur groupe scolaire de la Zac Seine Gare. Avec un budget d’investissement estimé à 20 millions d’euros et 1,8 d'euros annuels de coût de fonctionnement, le projet ne peut être absorbé pour le moment par les finances locales. La ville fait en effet face à une importante crise du logement qui entraîne une hausse des coûts de construction.
A cela s’ajoute une crise économique majeure qui rend difficile la venue d’entreprises dans la cadre de l’OIN des Ardoines. Là encore, l’impact est fort pour les finances communales avec un manque de recettes fiscales à la clé.
Mobilisation pour alerter l'État
Le gel prévu par l’Etat de la dotation globale de fonctionnement, synonyme de baisse pour la collectivité, interroge.
Dans ce contexte, le gel prévu par l’Etat de la dotation globale de fonctionnement et les économies demandées aux collectivités territoriales, interrogent, d’autant plus que le budget de l’armée est lui augmenté chaque année.
« Plutôt que de mettre 5 milliards d’euros pour construire des missiles ou pour exonérer de charges les plus riches, donnez 5 milliards d’euros aux collectivités pour leur permettre de continuer à développer le pays » interpelle Pierre Bell-Lloch, le maire.
Il lance un moratoire à l’Etat pour amorcer une réflexion commune. La ville se mobilise ainsi pleinement en faveur du service public et lance la campagne « Des écoles plutôt que des missiles » avec une pétition et une réunion publique le 3 mars prochain.
Hugo Derriennic