1944-2024 : se rappeler pour résister
Publié le 25/09/2024
L’été 1944, un mouvement insurrectionnel face à l’occupant allemand gagne toute la région parisienne, à mesure que les troupes alliées débarquent et progressent. Pour le 80e anniversaire de la Libération, Vitry convoque ces épisodes de résistance et de fraternité qui ont changé le cours de l’histoire. Et peuvent faire réfléchir chacune et chacun d’entre nous sur son engagement face au monde qui nous entoure.
Entrez dans l’exposition à la Maison de la vie associative, et imaginez...
Vitry, été 1944. Comme dans toute la région parisienne, des habitants et travailleurs, encouragés par le débarquement des troupes américaines et anglaises, se soulèvent contre l’occupant nazi allemand et le gouvernement de Vichy. La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. Après quatre ans d’occupation, c’est la Libération.
Pour donner à voir ces événements, dont on célèbre cette année le 80e anniversaire,
« l’exposition, qui couvre la période de la déclaration de la guerre à la Libération, s’appuie sur le local et le concret. Des photos d’archive, des témoignages audio et vidéo, des objets (tickets de rationnement, masques à gaz...), une carte interactive racontent ce qu’il s’est passé à Vitry et la manière dont les habitants l’ont vécu », explique Jean-Claude Rosenwald, président de la Société d’histoire de Vitry.
L’association a préparé l’exposition pendant plus d’un an et publie une brochure très complète. Elle a obtenu l’appui de la municipalité, du Centre culturel de Vitry et du département.
... Un voyage dans le passé dans des lieux parfois familiers
Aux ateliers SNCF des Ardoines, aujourd’hui en pleine transformation, les cheminots font alors acte de résistance en entrant en grève ; dans les rues, des Vitriots mènent l'insurrection, démontant les pavés, sciant des arbres, montant des barricades ; et c’est le long du mur d’enceinte du domaine Chérioux que le vitriot Paul Armangot, paveur-bitumeur, à la tête du comité local de Libération, sera fusillé avec huit autres résistants. Enfin, dans les grandes artères de la ville, la population en liesse accueillera les libérateurs.
"À l’horreur du nazisme, à la négation de toute humanité,
les résistants ont répondu par une foi inébranlable dans le progrès social,
la fraternité et l’émancipation humaine."
L’exploration se poursuivra sur grand écran, avec un festival de projections-débats aux 3 Cinés. En plus de chefs-d’œuvre de fiction réalisés pendant la guerre – "Le Corbeau", "L’assassin habite au 21"– d’autres films plus récents, inspirés de faits réels, brosseront le portrait de la France sous l’Occupation. Au programme, "Section spéciale" de Costa-Gavras, "Au revoir les enfants" de Louis Malle, "Indigènes", en présence du réalisateur Rachid Bouchareb, et bien d’autres. Le festival se clôturera par une projection gratuite au Mac Val : "Paris brûle-t-il ?" de René Clément, avec Alain Delon. Notons que plusieurs commerçants de la ville ont apporté leur soutien financier à ce festival.
Pour sensibiliser les plus jeunes, la municipalité organise en parallèle un concours d’éloquence ouvert à toutes les classes de CM2 volontaires. Le sujet : un enfant d’alors écrit à un enfant d’aujourd’hui. Un parcours pédagogique sera proposé pour permettre aux élèves de s’imprégner de cette période, également au programme de leur année. Au printemps, les meilleures contributions seront lues par les élèves devant un jury.
Toutes ces actions veulent transmettre une compréhension de ce tournant historique que fut la Libération.
« Soulignons que la montée du populisme et de l’hitlérisme en Allemagne s’est appuyée sur un climat social et économique compliqué, avec gens qui avaient du mal à s’en sortir. On y retrouve un certain nombre de thèmes actuels… relève M. Rosenwald. Et à la Libération, il y a eu une volonté d’union pour faire front face à cet occupant et au régime de Vichy, malgré les divergences et les courants politiques. Le programme du Conseil national de la résistance établira alors des bases d’action et d’acquis sociaux qui servent encore de référence aujourd’hui. »
Naï Asmar-Makni
Permettre à chacune et chacun
l’appropriation de l’histoire
Laurence Jeanne,
Conseillère municipale déléguée aux anciens combattants et devoir de mémoire