À l’occasion de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, Vitry en lumière les sportifs amateurs vitriots à travers l’exposition "Dis-moi ton sport". Cette galerie de portraits, accessible tout l'été, sur les grilles de la Maison du tourisme et des projets et sur 11 équipements sportifs, célèbre les passions de 11 vitriots à travers des photographies et des vidéos. Chaque semaine, et jusqu'à la mi-septembre, retrouvez également le portrait de l'un de ces sportifs.

Adeline retrouve ses premières amours d’escrimeuse

Une fois le masque baissé, c’est un autre monde où elle devient combattante. Adeline Dagba Alestra, compétitrice à l’adolescence, vient de renouer avec le fleuret après quatorze ans de pause. Un bonheur qu’elle vit au stade Joliot-Curie avec l’ESV escrime.

À 37 ans, cette Vitriote du Plateau, médecin urgentiste, mère de famille qui a grandi dans le Sud puis en Guyane avant de s’installer en région parisienne, aime « retrouver le groupe des escrimeurs, mixte en âge, et encore le bruit et l’ambiance du gymnase, c’est cocasse de se sentir la plus âgée », sourit-elle. Adeline Dagba Alestra y avait longtemps renoncé, car « pendant ce temps sans escrime, dit-elle, j’ai aussi construit quelque chose dont je suis fière, ma famille ». Puis, après quatorze ans, elle s’est enfin autorisée « à prendre du temps pour soi », et, hésitante, à revenir à ses anciennes amours avec l’ESV escrime. Le temps est passé, le corps a changé, c’est donc très émue qu’elle en témoigne.

« Enfant, j’ai d’abord été attirée par le côté d’Artagnan, Zorro, puis l’esprit de compétition m’est venu et ne m’a pas quitté. Jeune, je m’entraînais dix heures par semaine, si bien qu’en 2005, à 18 ans, je tirais au niveau national. Mes parents m’ont beaucoup soutenue. »

Elle se souvient de l’esprit du collectif, la fête le soir à l’hôtel après les compétitions, la liesse ou le réconfort dans le minibus au retour. Au mur de sa chambre, les posters avaient pour nom Brice Guyart, Noël Ferrari, Laura Flessel.

Composer son attaque

Au gymnase Joliot-Curie, elle retrouve les joies du fleuret à la section escrime. « Quel plaisir d’entendre le bruit de l’activité, l’écho de la salle, le bruit des fleurets qui se croisent. J’aime le cérémonial quand on enfile la tenue, qu’on se salue et qu’on met son masque. La vision change, on entre dans un autre état, une autre dimension, comme dans une transe. On devient alors une combattante. J’ai été très surprise de retrouver certains gestes automatiquement », remarque-t-elle. Les attaques composées, les feintes, le coup droit, le dégagement qu’elle préfère. Ces gestes répétés des centaines de fois dans le passé. La saison passée elle a fini 3e sur 6 à un challenge départemental et régional à Créteil et Paris.

Son défaut dans la pratique ? L’impatience et lancer l’attaque trop tôt. « Car ce sport physique fractionné à l’effort explosif nécessite de changer de rythme, anticiper et tromper l’adversaire et construire une attaque placée au bon moment. »

Adeline a souhaité également s’investir dans un club auprès des jeunes et de l’action collective. Elle soutient par des coups de main la section quand elle en a le temps. « Je me suis engagée pour l’année qui vient en tant qu’aidante », précise-t-elle. Elle salue le projet de la section d’ouvrir un créneau cette saison aux femmes qui ont eu un cancer du sein afin de les remettre en mouvement, de leur donner confiance en elles.

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