À l’occasion de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, Vitry en lumière les sportifs amateurs vitriots à travers l’exposition "Dis-moi ton sport". Cette galerie de portraits, accessible tout l'été, sur les grilles de la Maison du tourisme et des projets et sur 11 équipements sportifs, célèbre les passions de 11 vitriots à travers des photographies et des vidéos. Chaque semaine, et jusqu'à la mi-septembre, retrouvez également le portrait de l'un de ces sportifs.

Zahra, aussi bien et même mieux qu’eux

Longtemps, elle a été confrontée à un refus : pas de foot pour les filles. Pourtant, ses deux frères jumeaux avaient le droit de taper le ballon, pas Zahra. Le destin a finalement eu raison de l’opposition maternelle : à 8 ans, Zahra rejoint l’ESV, sa mère a cédé, rassurée par une amie.

C’est au stade Arrighi, qu’elle fréquente quatre fois par semaine, que Zahra 21 ans, choisit de se raconter.

« Maintenant, les représentations ont changé, ce n’est plus aussi rare de voir une fille faire du foot », concède la jeune femme. Même si au milieu des garçons, il faut parfois encore « prouver ».

Faire la démonstration qu’en tant que fille, on peut jouer, aussi bien, et même mieux qu’eux. « Lorsque j’entraînais les plus petits, certains étaient choqués de voir que l’entraîneur c’était une fille, certains ne me prenaient pas au sérieux au début », raconte Zahra. Alors elle fait ses preuves : « je les prend en 1 contre 1 pour leur montrer ce que je sais faire ». Quelques secondes, roulette, passement de jambes, petit pont, suffisent à faire taire les stéréotypes. A 21 ans, celle qui aime « faire du spectacle » et les « gestes techniques bien placés », a fait de sa passion pour le foot son métier. Après des études pour devenir éducatrice sportive, elle entraîne aujourd’hui les filles entre 10 et 15 ans à la PSG Academy.

Faire ses preuves pour s'imposer

En parallèle, elle continue d’entraîner bénévolement les U11 et les U15 filles à l’ESV. Comme joueuse, elle a enfin repris le terrain après une blessure aux ligaments et au ménisque qui lui ont valu deux opérations. Tant pis pour la douleur, le foot, elle ne l’arrêterait pour rien au monde. « C’est un sport qui booste la confiance en soi, on s’affirme dans son placement par rapport à ses coéquipiers, à ses adversaires, et face au public. »

Dans quelques années, elle se verrait bien entraîner la section féminine du PSG à Saint-Germain-en-Laye. Zahra réfléchit aussi à diversifier son activité en développant ses conseils en coaching sportif. La demande est forte. « Peut-être que je commencerai cet été, à un tarif accessible histoire de développer ma clientèle », sourit-elle. Passée par l’école Paul-Eluard, le collège Monod et le lycée Chérioux, elle reconnaît s’être ennuyée :

« Tenir sur une chaise toute une journée à regarder un tableau, c’était pas mon truc ».

A l’époque, elle pensait devenir éducatrice de jeunes enfants « pour soigner et accompagner le développement des petits ». C’est le même instinct protecteur qu’elle active auprès de sa petite sœur, 13 ans, son petit frère, 8 ans, et « ses filles » : je les vois arriver en début d’année à l’entraînement, et je constate au fil des mois leur évolution, leur assurance qui grandit, c’est une vraie fierté ! ».

Majda Abdellah

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