Exercer sa responsabilité de citoyen passe, dans notre démocratie représentative, par le vote. Le rendez-vous électoral a lieu une fois tous les six ans au niveau communal. Mais, tout au long du mandat, la municipalité a fait le choix de permettre aux Vitriots de donner leur avis, partager leurs idées, et peser sur les décisions prises. Cet exercice de démocratie participative, citoyenne, qui rapproche les habitants et les institutions, est à l’œuvre dans des instances telles que les conseils de quartier, le conseil local de l’environnement, le conseil des enfants… Il se déroule aussi à travers des réunions publiques, des ateliers, des cafés-débats. Ouverts à toutes et tous.

Bilan de mi-mandat, réunions publiques, conseils de quartier, conseil des enfants… De nombreux dispositifs de participation citoyenne coexistent à Vitry. Plongée au cœur de ces instances de démocratie locale où tout se discute… et parfois se décide.

La démocratie locale, c’est aller chercher l’avis de tous les habitants, et notamment de ceux qu’on entend le moins, ceux qui sont éloignés des institutions”, soutient Gabriel Holard-Sauvy, responsable du service Vie de quartier, qui anime des dispositifs de participation citoyenne à l’échelle de la ville. Un travail qui commence par se rendre “au plus près des habitants pour les informer sur les sujets qui les concernent”, détaille Florence Monteux, chargée de mission au sein du service. Comme ce mardi 9 janvier, avec le conseil de quartier Gare/Jean-Jaurès, à l’école éponyme, où Anne Allain, responsable du secteur Déchets, explique la nouvelle réglementation sur le compostage domestique.

Les habitants sont “aussi des experts… de leur quartier !” souligne Florence Monteux, et peuvent faire remonter des informations. “Chez nous, les déchets de la poubelle marron diminuent et les poubelles jaunes débordent…” indique une habitante. “On peut faire venir quelqu’un pour un diagnostic et mettre plus de bacs que d’autres”, répond Anne Allain. Les conseils de quartier permettent aussi de mener des projets en coconstruction. Par exemple, la végétalisation en cours du rond-point de la place Gabriel-Péri a été proposée par le conseil Gare/Jean-Jaurès. Bien sûr, toutes les options suggérées par les habitant·e·s n’ont pu être retenues.

Les discussions sont aussi l’occasion d’expliquer les “contraintes budgétaires et techniques” et les “réalités juridiques” qui limitent la marge d’action, soulignent Sarah Taillebois et Sonia Guenine, adjointes au maire référentes du quartier. La municipalité, de plus, n’a pas toujours la main pour agir. Elle peut alors se poser comme relais auprès des institutions concernées par les problématiques soulevées.

Ce 9 janvier, quand les discussions tournent autour de l’accident mortel survenu en décembre sur l’avenue P.-Vaillant-Couturier, il est rappelé que le département, qui administre cette voie, est le seul à même de faire évoluer les aménagements dédiés à la sécurité, et est régulièrement sollicité sur ce point par la ville. “Ces conseils de quartier jouent un rôle essentiel de lien entre les habitants et leurs élus. Pour se rencontrer, parler simplement, mettre un visage sur un nom et, en somme, désacraliser l’institution pour la rendre accessible, que chaque habitant puisse se sentir légitime à être partie prenante”, note Sandra Bahri, conseillère municipale déléguée à la Concertation de proximité.

En plus de ce maillage des quartiers, les Vitriots sont aussi sollicités pour prendre part aux décisions concernant l’aménagement de la ville. Ils ont été concertés, par exemple, pour le nouveau projet de renouvellement urbain (NPRU), à travers de nombreux dispositifs et, dernièrement, des cafés-débats en pied d’immeuble. De même pour l’opération d’intérêt national (OIN) des Ardoines qui a fait l’objet de réunions, sous la houlette de l’aménageur. En 2021, les habitants ont, par exemple, demandé l’installation d’un point d’eau public et d’un espace pour un marché et des manifestations culturelles sur la zone d’aménagement concerté (ZAC) Seine Gare, qui ont été inclus dans le projet. Pour faire face aux défis de l’avenir, et accompagner la transition écologique, la municipalité parie encore sur l’intelligence collective avec le conseil local de l’environnement (CLE). Créé il y a un an, il réunit une soixantaine d’habitants, associations et entreprises, répartis en cinq groupes de travail thématiques. Il a permis de faire émerger 28 propositions d’action, aujourd’hui en cours d’arbitrage, avec une restitution publique prévue au printemps. Le plan vélo communal a lui été amorcé à l’été 2021 avec une phase de concertation auprès des Vitriots.

“L’objectif était de faire dialoguer les intérêts contradictoires des piétons, cyclistes et automobilistes”, souligne Gabriel Holard-Sauvy.

D’autres dispositifs permettent d’ajuster l’action municipale et les services publics au plus près des attentes des habitants. C’est le cas des comités d’usagers, comme celui des retraités. C’est aussi le choix fait par l’équipe municipale à l’occasion du bilan de mi-mandat : construire, avec les Vitriot·e·s, les priorités de l’action municipale les trois prochaines années. Depuis septembre, se sont succédé des ateliers thématiques, des réunions et des échanges qui se sont poursuivis pendant les vœux de la municipalité le 20 janvier.

Et Florence Monteux de souligner : “Vitry a une longue tradition démocratique et de lutte sociale, avec en ligne de mire l’intérêt commun” C’est pourquoi les Vitriots sont initiés à la démocratie participative dès le plus jeune âge avec le conseil des enfants. Il réunit des élèves de CM2 de chaque école et de 6 e . “Ce sont des citoyens à part entière, et ils ont des choses à dire !” souligne Habib Hassouni, son responsable. Ils se concertent régulièrement en assemblée, à l’hôtel de ville, et mettent en place des actions, tel le label propreté des WC des écoles ou le repas de la Journée des droits de l’enfant. D’autres idées ? Pourquoi pas “une journée sans voiture” ou “des nettoyages de quartier”, proposent Ismaël et Elonga. Pour Naïm, peu importe, il s’agit surtout de “porter la parole des autres enfants qui ne peuvent pas s’exprimer”