Le débat sur la ZFE nous pose la question des mobilités alternatives à la voiture, thermique ou électrique, en particulier dans les zones urbaines intenses. Au-delà de la pollution que la voiture génère, l’architecture qu’elle impose aux zones urbaines n’est guère compatible avec la sérénité et le bien-vivre.

Si la démonstration de la nécessité du vélo en ville n’est plus à faire, demeurent toutefois deux clichés majeurs qui empêchent de le penser correctement.

Commençons par le premier : le vélo sert à se promener. Pris dans ce cliché, on aménage les bords de Seine, on organise des « balades » pour éprouver les trajets, on aménage quelques rues secondaires ici et là. Idéal pour une sortie en famille ! Mais le cycliste est majoritairement un travailleur. Il se rend au boulot, comme ceux en voiture. Ce dont il a besoin, c’est de continuité cyclable, de carrefours et pistes sécurisés, de panneaux M12gfd à tous les feux, pour lui permettre de s’avancer jusqu’aux intersections dans la légalité. Et à Vitry, il n’est pas gâté sur ces sujets !

Le cycliste est un travailleur : il se rend au boulot comme ceux en voiture

Seconde idée reçue : le vélo est un sport, et pour en faire, il faut « avoir la forme ». Ainsi, si on a un enfant, si on est trop âgé, ou un artisan qui transporte du matériel, le vélo ne peut pas être une option. Trente ans en arrière, cette affirmation pouvait être vraie. Mais aujourd’hui, et plus encore ces dernières années, le nombre de nouveaux modèles de vélos a explosé : assistance électrique, cargo, remorques avant ou arrière… Inutile d’être sportif et jeune pour laisser sa voiture et se mettre au 2-roues. Le seul frein reste le prix… qui reste bien moindre que l’entretien d’une voiture !

Tant que ces idées reçues façonneront les esprits, la généralisation du vélo se heurtera à un plafond de verre, prétexte idéal pour ne surtout rien changer en profondeur dans nos aménagements, et par extension dans nos pratiques.

Et pourtant, de gré ou de force, l’avenir nous rattrapera. La seule vraie question est de savoir si nous serons prêts.

David Montava
Groupe Changeons Vitry en mieux
www.vitryenmieux.org