Dans nos écoles et collèges, l'année scolaire est à peine entamée que le manque de personnel se fait sentir. Enseignants non remplacés ou remplacés par des contractuels sans formation et recrutés à la hâte, AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap) en nombre très insuffisant. A Vitry, dans une école, 3 AESH nommés pour 11 élèves notifiés MDPH (maison départementale du handicap) soit 8 enfants sans aucun soutien. Même si les postes sont créés, une grande majorité n'est pas pourvue, l'Etat ne proposant pas les conditions de salaire et de statut suffisamment attractives.

Face à cette situation, des collectivités territoriales comme la ville de Vitry se mobilisent. Leur soutien est indispensable : mise à disposition d'auxiliaires de vie de centres de loisirs (AVCL) sur les temps périscolaires ou lors de classes de découverte et ce malgré la difficile mise en œuvre de l'inclusion scolaire. Les collectivités ne disposent ni des compétences ni des budgets pour combler durablement ces carences. Absence ou manque cruel d'infirmières scolaires, de médecins scolaires complètent ce tableau peu glorieux.

C'est d'un véritable plan d'urgence pour l'Education dont nous avons besoin.

Sans une intervention forte de l'Etat, l'accompagnement de nos enfants, y compris ceux qui ont le plus besoin de soutien, continuera de se dégrader. Comment justifier qu'en 2024, les droits fondamentaux des élèves soient à ce point négligés ? Les enseignants sur le terrain doivent seuls faire face à ces difficultés et à ces manques qui pénalisent avant tout les plus fragiles.

Il est urgent que l'Etat prenne ses responsabilités. Il n'en prend pas le chemin vue l'annonce des 4000 suppressions de postes d'enseignants pour la rentrée prochaine. Il ne s'agit pas de laisser les villes seules face à cette crise, mais de leur apporter des moyens concrets, durables et adaptés pour que chaque enfant bénéficie d'une école digne de ce nom.

Eric Chantry
Groupe Socialistes et citoyens Hôtel de ville