Sanofi, une industrie pas comme les autres

Juin 2024

Groupe Vitry rassemblé, la gauche communiste, écologiste et citoyenne | Juin 2024

Sanofi, une industrie pas comme les autres

En pleine pénurie de médicament la direction de Sanofi, 43 milliards de chiffre d’affaires annuel, a annoncé la suppression de 331 emplois dont 288 sur le site de Vitry.

La France a été une puissance pharmaceutique dont Sanofi était un fleuron. Produire des médicaments utiles aux patients a longtemps été la raison d’être de l’entreprise. Depuis une dizaine d’années, la logique financière a pris le dessus sur la stratégie industrielle. La rémunération des actionnaires, 50 % des bénéfices, est désormais la priorité. Le retour sur investissement s’évalue à 6 mois, alors qu’il faut une dizaine d’année de recherche pour qu’un médicament arrive sur l’ordonnance d’un malade. C’est un investissement d’intérêt général que l’industrie pharmaceutique se doit d’honorer d’autant plus que Sanofi touche 130 millions par an de Crédit Impôts Recherche. Pourtant, elle a fermé huit de ses onze sites de recherche français entrainant la suppression de 4 000 emplois.

LE MÉDICAMENT, ÉLÉMENT DE LA CHAÎNE DE SOIN, DOIT ÊTRE SOUS CONTRÔLE DE L’ÉTAT

À grand renfort médiatique, l’entreprise a annoncé la création d’une unité d’immunologie. Si cette annonce s’ajoutait à la relocalisation de médicaments de première nécessité comme le paracétamol et au développement de la recherche en chimiothérapie, ce serait formidable. Cette grande maison tricolore reprendrait avec fierté son rôle déterminant. Malheureusement, il n’en est rien. La politique, rythmée par les variations de la bourse, va à hue et à dia. En dix ans, cette vedette des « Big Pharma » a d’abord délocalisé les médicaments du quotidien peu rentables au profit de la chimiothérapie et maintenant de l’immunologie. Chaque fois au prix de suppressions d’emplois et de reclassement. Cela déstabilise les équipes et entraine une perte de sens dans le travail.

Le médicament, élément de la chaine de soin, doit être sous contrôle de l’État. La nationalisation doit être réenvisagée. Pour être efficace, elle doit associer une rupture avec la logique de marché et une véritable révolution démocratique.

Elsa Kaczmarek
Groupe Vitry rassemblé, la gauche communiste, écologiste et citoyenne


 

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Page publiée le 14 décembre 2023 - Mise à jour le 18 décembre 2023