En 1983, la banlieue s’est révoltée sur fond de crimes racistes et de bavures policières comme en 2023. « Vivre ensemble avec nos différences dans une société solidaire » est le slogan derrière lequel partent les trente-deux marcheurs le 15 octobre 1983.

De la cité des Minguettes à Vénissieux, des jeunes traversent la France pendant plusieurs semaines pour dénoncer le racisme, parler d’égalité et affirmer que la France est diverse.

Ils entreprennent une marche pacifique sur le modèle de Martin Luther King ou de Gandhi. Cinquante jours plus tard, 100 000 personnes défilent dans les rues de Paris afin de délivrer un message de paix et de fraternité. À la Bastille, l’émotion est intense. Tout le monde est uni dans l’espoir d’un monde meilleur.

Quarante ans après, les revendications (traitement égal devant la justice et la police, le droit au travail et le droit au logement, l’accès à la culture, à l’école…), portées par les marcheurs, sont toujours d’actualité.

Se taire sur le sujet, c’est capituler devant l’extrême-droite.

Le vécu d’une partie des Français reste en permanence confronté aux injustices, au racisme et à la discrimination.

Aujourd’hui, le débat public est saturé par les questions de l’immigration et de l’asile, du voile et des propositions de lois sur la laïcité. Notre société est fracturée. L’accueil des immigrés et des demandeurs d’asile doit être porté en étendard par la gauche. Que serait la France sans les vagues migratoires qui l’ont constituée ?

Se taire sur le sujet, c’est capituler devant l’extrême-droite. La France est une terre de migration et de refuge, et c’est ainsi qu’elle continuera de rayonner dans le monde. L’histoire de la Marche constitue un puissant révélateur de ces enjeux politiques : pour que l’Égalité l’emporte sur la ségrégation, pour que la Fraternité ait raison du racisme, pour que le dialogue l’emporte sur les violences.

Le combat pour l’égalité et la justice a été gagné à plusieurs reprises grâce à des combats collectifs. Il peut donc encore l’être.

Hocine Tmimi
Groupe Vitry rassemblé, 
la gauche communiste, 
écologiste et citoyenne