Même si le contexte sanitaire implique de réinventer l’événement, pas question d’annuler ou de reporter les Fêtes du lilas cette année ! Retour sur une tradition populaire de plus de soixante ans que les Vitriots pourront célébrer les 29 et 30 mai sous une autre forme, mais dans le même esprit de convivialité et de partage.

"Quand j’étais petite, nous attendions avec impatience le défilé des chars dans les rues, nous admirions les vitrines des commerces décorées, l’élection de la reine* faisait notre fierté, les étals de produits gourmands permettaient de retrouver voisins et amis autour d’un verre ou d’un repas, et le bal avec concert clôturait joyeusement le week-end. Tout le centre-ville était en fête car la rue Paul-Vaillant-Couturier était envahie et cela donnait une ambiance de village”, se souvient Patricia sur la page Facebook de la ville.

Une nostalgie partagée par de nombreux Vitriots qui redoutaient l’annulation pure et simple de la fête à cause du covid. Qu’ils se rassurent, la municipalité, attachée tout comme eux à cette fête populaire et gratuite née en 1962, a décidé de maintenir l’événement dans le calendrier même si les consignes sanitaires obligent à presque tout repenser. Elles en ont connu, d’ailleurs, des adaptations au fil des années, nos Fêtes du lilas : d’abord limitées à un grand défilé de chars avec élus, sportifs, groupes folkloriques danseurs, jongleurs… qui clôturait une semaine de foire commerciale et se terminait par un bal et un feu d’artifice, elles s’étalent dans le temps et l’espace.

Dans les années soixante-dix, apparaissent les cités enfantine, de la jeunesse et des associations, des manifestations et compétitions sportives avec course de vaches landaises (en 1976), tournois de pétanque ou prix de cyclisme, des expositions, spectacles, radio-crochets et fêtes de quartier. Le défilé disparaît, puis réapparaît. La fête déménage de la place du Marché à la RD5, au parc du Coteau et finalement au parc Joliot-Curie. Elle s’enrichit des fêtes de l’enfance, des enfants et préados, de la jeunesse avec la scène Gosnat, de piqueniques dans les quartiers, petit train et fanfares…

En 2021, contexte sanitaire oblige, pas de rassemblements, mais des festivités à travers toute la ville sous forme de “surgissements culturels”. Une vingtaine de troupes – fanfares, chanteurs de rue, marionnettistes, batukada… – viendront à la rencontre des habitant·e·s en proposant plus d’une centaine d’animations dans tous les quartiers pendant deux jours, les 29 et 30 mai. La fête des enfants, qui draine plus de 10 000 personnes, ne pourra pas avoir lieu, mais les spectacles de rue ne manqueront pas de faire briller les yeux des plus petits. Les Fêtes du lilas représentent aussi habituellement l’occasion d’organiser des concerts (de Juliette Gréco en 1980 à Kassav en 2010 en passant par le mythique 113 en 1998). En 2021, des concerts dématérialisés viendront compléter la programmation. Ils s’écouteront en streaming et feront la part belle aux talents vitriots.

Reste l’importance de faire perdurer l’esprit de convivialité et de multiculturalisme de ce grand rendez-vous populaire. Même si les associations ne pourront pas présenter leurs activités au sein d’un “village” (plus de 10 000 personnes sur place chaque année !), elles sont invitées à participer à tous les surgissements prévus dans les différents lieux de la fête. Enfin, comme conclue Véronique, une habitante, “tout le monde espère pouvoir retrouver, l’année prochaine, cette grande fête inscrite dans nos gènes de Vitriots et de Vitriotes”