Avec et pour la jeunesse
Réalisé par la rédaction - Publié le 20 avril 2021
Si les jeunes sont moins exposés à des formes graves du covid 19, ils subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie : isolement, détresse psychologique, difficultés scolaires, précarité... Ils affrontent les coups durs et tentent de rebondir. La municipalité, à travers sa direction de la Jeunesse, reste engagée à leurs côtés en adaptant ses outils pour répondre au mieux à leurs besoins. Les associations solidaires de la ville sont également mobilisées pour les accompagner.
Étudiants, jeunes travailleurs et entrepreneurs ou à la recherche d’un emploi affrontent les coups durs des confinements, couvre-feu et ralentissement des activités. Beaucoup s’adaptent pour rebondir. Si les jeunes sont moins exposés à des formes graves du covid 19, ils subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie : isolement, détresse psychologique, difficultés scolaires, précarité... Plusieurs enquêtes menées en décembre et janvier derniers par des instituts, médias, parlementaires et observatoires indiquent qu’un jeune sur cinq de moins de 25 ans rapporte des symptômes de troubles dépressifs1, un sur trois a vu son addiction augmenter, un sur six a dû cesser ses études, près d’un étudiant étranger sur cinq n’a pas mangé à sa faim. Un pauvre sur deux en France a moins de 30 ans.
Comme souvent, ils ont renoncé aux soins de santé. À Vitry, les 15-29 ans représentent 20 % de la population (INSEE 2017) et 14 % des chômeurs de la commune d’après Pôle emploi. Parmi les jeunes autonomes, l’alimentation devient une préoccupation première. Célia, 22 ans, a renoncé à un petit boulot pour se consacrer à son intense dernière année de formation d’infirmière.
“Ma mère m’envoie des virements mensuels qui n’atteignent pas mon salaire de l’an passé, confie-t-elle. J’arrive pourtant à faire des repas équilibrés avec légumes sur une base pas chère comme les pâtes ou le riz. Quand je fais mes courses de produits secs, une fois par mois, je dépense 40 euros. Parfois je dois réduire les portions.”
L’inconfort financier se double parfois de l’incertitude de l’avenir, déprimante. Ainsi, appelons-le Pascal, jeune chômeur de 22 ans, cumule une recherche d’emploi et de logement… une situation compliquée. Il a terminé sa formation de barman, mais les cafés sont en pleine période de disette. Comment se maintenir dans son logement étudiant alors qu’il ne l’est plus ? “J’ai jusqu’en juin pour trouver d’abord du travail.”
Difficile de se retrouver seuls
Les difficultés matérielles s’aggravent parfois de la solitude. “C’est le plus difficile, il faut être très fort mentalement pour rester étudier”, reconnaît Thierno, 29 ans, étudiant sénégalais en formation de certification professionnelle en informatique digitale. Haytam, jeune marocain fraîchement diplômé d’un master en finance internationale rapporte que certains étudiants de son entourage ont sombré dans l’alcool : “Difficile de se retrouver seul dans une chambre qui finit par ressembler à une cellule”.
Face à l’inconfort, l’incertitude, voire la détresse dus à la pandémie, de nombreux jeunes s’adaptent cependant, prennent des initiatives et rebondissent. Haytam s’est mis à soutenir ses camarades de promotion en difficulté. “J’en ai impliqué certains dans des travaux collectifs, d’autres en créant aussi un groupe WhatsApp. J’ai encouragé en particulier l’un d’eux par des petits messages”, témoigne-t-il. “D’autres Vitriots, étudiants ou jeunes travailleurs, sensibles à leur entourage, ont continué de s’investir dans l’aide aux familles démunies”, rapporte de son côté Mamadou Camara, responsable de l’association vitriote AVS. Les jeunes savent aussi construire leur solution personnelle.
Thierno, lui, a réussi à débusquer un petit boulot de vendeur de pizza “pour joindre les deux bouts” et aussi à profiter des rendez-vous associatifs de soutien pour tisser des liens entre jeunes de la résidence. Pascal, pour sa part, pratique l’adaptation à fond : “pâtissier pour desserts à l’assiette en restaurant depuis trois ans, je veux évoluer vers la pâtisserie en boutique et, si possible, en alternance chocolaterie”. Réagir est aussi le maître-mot de Maxime, 28 ans, et de Julian, Vitriot de 26 ans, tous deux associés.
Pour leur société VB, ouverte en 2015, ces commerçants du Net (peluches et poufs géants) ont dû réagir face aux commandes en forte hausse. “On a investi dans d’autres outils de saisie de commande et de service clients et recruté trois jeunes de Vitry et ses environs.” Quant à Viktoria, 22 ans, maman récemment salariée, elle a frappé à plusieurs portes pour s’en sortir. Soutien alimentaire, mission locale, réseau amical. “J’ai donné mon CV a une amie et voilà qu’aujourd’hui je travaille comme téléconseillère, explique-t-elle. Et la direction de la Jeunesse m’a trouvé une baby-sitter pour un des jours de formation d’entreprise quand j’étais en panne de crèche.”
Gwénaël le Morzellec