Quel avenir pour Vitry ?
Quel avenir pour Vitry ?
Réalisé par la rédaction - Publié le 5 mars 2021
Les problématiques de l’opération d’interêt national (OIN) des Ardoines
Le maire, Pierre Bell-Lloch, a partagé les inquiétudes de la municipalité concernant l’opération d’intérêt national des Ardoines. Nous vous proposons de mieux comprendre les problématiques de ce projet aux enjeux majeurs pour l’avenir de la ville et pour les Vitriots.
1. Contexte historique
Au milieu des années 2000, l’État décide de développer les territoires en bords de Seine en amont de la capitale. En 2007 est créée l’opération d’intérêt national Orly Rungis Seine-Amont, sur un territoire regroupant 11 communes et représentant 71 kilomètres carrés, soit près d’un tiers du département.
Les défis sont réels : les 300 hectares concernés à Vitry se situent en zone inondable, les terrains doivent être dépollués, voies ferrées et fleuve posent des enjeux de franchissement.
Conscient des opportunités que peut offrir le projet pour les Vitriots, Alain Audoubert, alors maire, accepte la demande de l’État.
Mais la ville pose ses conditions :
- le départ des dépôts pétroliers ;
- le développement économique, avec 1 emploi pour chaque logement construit ;
- de nouveaux transports en commun.
2. Un travail partenarial engagé sur plusieurs années
- 2007 – Création de l’Epa-Orsa
- 2009-2010 – Concertation et adoption du plan guide des Ardoines
- 2010-2012 – Concertation et création des ZAC Gare Ardoines et Seine Gare Vitry
- 2013 – Signature du contrat de développement territorial des Grandes Ardoines
- 2015 et 2017 – Début de la construction de la gare du métro ligne 15-sud aux Ardoines et du collège Josette-et-Maurice-Audin
- 2017 – Signature du contrat d’intérêt national
3. La question du financement
Dès l’origine du projet, la question est centrale. En parallèle de son élaboration, la ville se mobilise avec le département et l’Epa-Orsa pour rechercher des financements.
En 2017, après des négociations, la signature du contrat d’intérêt national acte l’engagement financier des différents partenaires. Sur une période de 10 ans, si l’État s’engage à hauteur de 30 millions d’euros, c’est une charge de 80 millions qui revient à la ville.
Or, depuis 2014, l’État mène des réformes impactant fortement les ressources des collectivités.
Avec la baisse de la dotation générale de fonctionnement, c’est plus de 8 millions d’euros qui sont retirés chaque année aux ressources de la ville.
Dans le même temps, notre population augmente de 1 500 habitants chaque année, avec autant de besoins en services publics.
En 2019, un constat s’impose : l’opération n’est pas soutenable financièrement pour la ville, qui demande une pause dans le projet.
Dès juillet 2020, la nouvelle équipe municipale se remet autour de la table des négociations avec l’État et l’Epa-Orsa.
Notre capacité d’investissement de 22 millions d’euros par an ne nous permet pas d’assurer à la fois les réponses aux besoins des Vitriots d’aujourd’hui et les 80 millions d’euros que nous coûterait le projet sur 10 ans.
Cette impasse financière menace les équilibres du programme et les priorités définies avec les Vitriots :
- 40 % de logements sociaux
- Respect de la charte promoteurs
- La création d’un logement doit s’accompagner de la création d’un emploi
- Des équipements publics, répondant aux besoins des habitants
4. Aujourd’hui
Aujourd’hui, si Vitry veut rester Vitry, la ville n’a plus le choix. La mobilisation doit se poursuivre et grandir pour obtenir de l’État qu’il tienne ses engagements pour une ville humaine et solidaire, équilibrée et plus respectueuse de l’environnement.
La défense de la ville et de ses habitants, c’est ce qui a conduit le maire, Pierre Bell-Lloch, à alerter le Premier ministre et le préfet. Il réaffirme l’engagement de la ville pour l’OIN, mais demande un effort partagé et le respect des exigences fortes définies avec les Vitriots.
Page publiée le 05 mars 2021 - Mise à jour le 30 mars 2022