ZFE
ZFE : La métropole vous consulte
La métropole du Grand Paris prépare la deuxième étape de la mise en oeuvre de la zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine. Après les véhicules Crit’Air 5 et non classés, elle prévoit de limiter la circulation des véhicules Crit’Air 4 à l’intérieur de l’A86 à partir du 1er juin. Elle vous consulte, donnez votre avis !
Qu'est-ce que la ZFE ?
Selon l’Agence de santé publique, 6 600 décès prématurés sont dus chaque année à la pollution de l’air au sein de la métropole du Grand Paris (MGP). D’après Airparif, les seuils réglementaires et les recommandations de l’OMS en matière de qualité de l’air sont régulièrement dépassés. Face à cette situation, la Commission européenne a mis en demeure la France pour dépassement des valeurs limites de dioxyde d’azote et de particules fines. L’État et la MGP ont donc signé un engagement pour développer des zones à faibles émissions (ZFE).
Ce dispositif, dont l'efficacité a été évaluée dans le cadre du Plan de protection de l'atmosphère d'Îlede- France, a montré des effets rapides sur l’amélioration de la qualité de l’air. Il consiste à limiter progressivement la circulation des véhicules les plus polluants pour faire baisser les émissions et permettre aux habitant·e·s de respirer un air plus sain. Cette mesure vise à accélérer le renouvellement du parc automobile. Elle prévoit de limiter la circulation des véhicules Crit’Air 5 et non classés depuis le 1er décembre 2020 (2 280 véhicules vitriots), Crit’Air 4 à partir du 1er juin 2021 (3 879 véhicules vitriots), Crit’Air 3 à partir du 1er juillet 2022, Crit’Air 2 à partir du 1er juillet 2024, pour un objectif 100 % de véhicules propres en 2030. Les véhicules concernés sont interdits de circulation la semaine de 8 heures à 20 heures.
ZFE : Donnez votre avis
La métropole du Grand Paris vous consulte sur la deuxième phase de la mise en oeuvre de la zone à faibles émissions. Elle concerne la limitation de circulation des véhicules classés Crit’Air 4 à partir du 1er juin 2021 (interdits de circuler la semaine de 8 heures à 20 heures à l’intérieur du périmètre délimité par l’A86).
Bonne et juste mesure ?
« La zone à faibles émissions cible la bonne source : le trafic routier, soulignait Gilles Foret, enseignant chercheur en physique-chimie-atmosphère à l’université de Créteil, en 2019. Mais elle accentue forcément les inégalités sociales. Même avec des aides, changer de voiture reste coûteux. » Les aides cumulées de l’État et de la région annoncées pour accompagner la mise en oeuvre de la ZFE s’élèveraient à 19 000€ maximum pour un véhicule « propre », selon des critères d'éligibilité contraignants et pour un montant maximum qui ne concernerait que très peu de personnes.
« Les aides sont insuffisantes. L'achat d'un véhicule Crit'Air 1 est un investissement coûteux, et il conviendrait de rendre les dispositifs d'aides lisibles et accessibles à tous », alerte le maire, Pierre Bell-Lloch, dans un courrier adressé au président de la métropole du Grand Paris, où sont proposées d’autres mesures.
« Une rationalisation de l’usage de la voiture pour se déplacer favorisera le recours aux mobilités douces meilleurs vecteurs de lutte contre la pollution, explique Abdallah Benbetka, adjoint au maire chargé des Transports. Pour les trajets intrazone, une extension progressive des zones 30, notamment le long des pistes cyclables, un plan vélo et une offre accrue de transports en partage, une aide à l’achat ou au leasing doivent être les premières mesures en soutien à la ZFE.
La puissance publique devrait y ajouter une aide à la création de plateformes d’autopartage et de covoiturage, qui faciliteront le changement des habitudes des usagers. ». Et le maire, Pierre Bell-Lloch, de souligner : « Les maires des villes populaires, dont je fais partie, sont volontaristes pour préserver la qualité de l’air et de l’environnement. Pour autant, nous demeurons tout aussi attentifs à ce que les avancées en matière d’écologie ne se fassent pas au détriment de nos populations. »
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Les maires dessaisis
Alors qu’il revenait à chaque maire des communes concernées par la zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine de prendre un arrêté de mise en application sur son territoire, un décret du 16 septembre 2020 les dessaisit de cette décision qui s’impose désormais à eux. En juin 2019, le conseil municipal de Vitry avait jugé le calendrier de mise en oeuvre de la ZFE « intenable » et adopté à la majorité un voeu affirmant « Vitry favorable [à la ZFE] lorsque les mesures d’accompagnement et le réseau de transports seront effectifs ». Il demandait du temps pour débattre avec les Vitriot·e·s sur les conditions d’une mise en place ultérieure de la ZFE
Page publiée le 24 février 2021 - Mise à jour le 24 février 2021