3 questions à

3 questions à Fatmata Konaté, adjointe au maire chargée de la Culture

Quelle place la culture occupe-t-elle ?

L’art a toujours fait partie de notre existence. Les artistes jouent un rôle éminemment important dans notre société. À travers leurs œuvres qui nous interpellent, nous émerveillent ou nous bousculent, c’est notre rapport au monde et aux autres qu’ils questionnent. À Vitry la culture a toujours occupé une place de premier plan. Cela remonte à très loin, à un moment où on commençait à penser la démocratisation de la culture, l’éducation populaire, l’art pour tous. En matière de politique culturelle, tout a été fait pour que l’art imprègne la vie quotidienne des Vitriot·e·s. Nous nous inscrivons dans cette histoire, tout en souhaitant aller plus loin, notamment en terme de pratiques culturelle et artistique.

Quelle est la situation du secteur culturel actuellement ?

Les choix du gouvernement de maintenir les lieux culturels fermés est une décision politique très regrettable. Classer l’art dans les activités non-essentielles aura un impact considérable. L’heure est grave, les acteurs culturels traversent une période très compliquée, les artistes, intermittent·e·s, technicien·ne·s sont fragilisé·e·s aussi bien matériellement que psychologiquement. Aller à la rencontre de l’autre est l’essence même de leur travail. D’autres choix auraient pu être faits, par exemple, accueillir le public en jauge réduite. Ce qui est sûr, c’est que le monde de la culture aurait dû être associé à la réflexion. Je crains que certains en profitent pour réquisitionner la place de la culture dans notre société. Il faudra se battre pour que celle-ci retrouve toute sa place.

Que propose la ville ?

Depuis le début de la crise, nous sommes mobilisés aux côtés des actrices et acteurs culturel·le·s afin de maintenir autant que possible leurs activités en conformité avec les directives sanitaires. Par exemple, au SUB et au théâtre Jean-Vilar, les artistes poursuivent leur résidence, la bibliothèque a rouvert au public sur des horaires aménagés, le bibliobus circule dans les quartiers, les EMA déploient des classes virtuelles, les 3 Cinés Robespierre proposent des séances en ligne. Nous travaillons avec les établissements culturels et les associations à la mise en œuvre de propositions artistiques alternatives permettant à la culture d'investir l’espace public ces prochains jours. Nous verrons ensuite comment élargir ces interventions qui seront autant de surgissements dans l’attente d’un retour à la normale.