Agents service public
Ces agents qui ont changé de mission pendant la crise
Dès le début de la crise sanitaire, l'ensemble du personnel communal a dû s'adapter pour assurer la continuité du service public. Certains agents ont été amenés à prendre en charge de nouvelles missions, parfois en lien avec leurs fonctions habituelles et d'autres, totalement inédites...
Il y a les agents qui ont poursuivi leurs missions en présentiel auprès des personnes fragiles, pour la propreté et la tranquillité de la ville. Ceux qui ont expérimenté le télétravail afin de garantir la continuité du service public sans mettre en danger leur santé et celle des usagers. Et, enfin, ceux qui ont accepté de tout changer dans leur manière de travailler… ou presque.
Gérer la plateforme de solidarité
Mathilde, coordinatrice du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), a, par exemple, pris en charge la gestion de la “plateforme solidarité”, tout en conservant ses missions, surtout celle d’œuvrer contre les violences conjugales. Habituée à favoriser le dialogue entre les partenaires de la prévention et de la sécurité, elle a naturellement mis ses compétences et son sens de la solidarité au service de cette mission exceptionnelle. Téléphone en main et clavier au bout des doigts, elle met donc en relation les associations en manque de bénévoles et les Vitriots souhaitant apporter leur aide en cette période de crise. “Il y a un immense élan de la population, qui va même au devant des besoins. Chaque jour les Vitriots prouvent qu'ils savent répondre à l'urgence”, témoigne Mathilde.
Coudre des masques
Anabella, ATSEM à l’école maternelle des Malassis, a quant à elle mis ses talents de couturière à disposition de la ville. “Notre chef de service nous a demandé qui, parmi nous, savait coudre et avait une machine pour confectionner des masques. J’avais envie de me sentir utile, je connais les bases de la couture et j’étais équipée, alors j’ai accepté”, raconte cette mère de famille, en garde de ses deux enfants de 10 et 14 ans. La mairie lui a fourni des kits avec le matériel nécessaire (tissu, fils, aiguilles, patron, mode d’emploi), et Anabella s’est mise au travail dans son salon, comme une cinquantaine d’autres ATSEM de la ville. “C’est un vrai atelier ici ! J ai cousu plus de 200 masques. Mes enfants m’aident parfois quand ils en ont envie et le temps”, raconte Anabella, volontaire pour continuer tant que le besoin s’en fait sentir.
Renforcer le standard
Autre domaine où il a fallu prêter main forte : le standard de la ville qui a reçu en cette période de crise entre 300 et 400 appels par jour. Entre inquiétudes à propos de leurs papiers d’identité, stress des mariages repoussés et questions dans tous les sens, il fallait un agent habitué à garder son calme et qui connaissait bien la maison pour pouvoir aiguiller les habitants. Catherine, plus de 30 ans d’expérience à la ville, a accepté la proposition de changer de service pour quelques semaines. “Pour moi, le sens du service public est très important. Il y avait un besoin au standard. J’ai donc quitté le roulement du secrétariat du maire, du 20 mars au 29 avril, pour travailler avec de nouveaux collègues au standard entre 3 et 4 jours par semaine.” Résultat positif pour cette reconversion express. “J’ai été surprise de cette demande au début ! J’étais un peu stressée les premiers jours, mais mon intégration s’est très bien passée et j’ai trouvé cela très enrichissant de comprendre comment d’autres collègues travaillaient, de changer de point de vue”, confie-t-elle.
Informer les Vitriots dans la rue
Ahmed, en charge du secteur Vacances, sport, loisirs à la direction municipale de la Jeunesse, a aussi changé de décor pour quelques semaines. Il s’est tout de suite porté volontaire pour assurer une mission exceptionnelle pendant ce confinement : conduire le camion qui informe les Vitriots. “Dans cette période, il faut faire preuve de solidarité”, explique-t-il. “Les lundi et mardi, je suis sur la partie droite de la RD5 dans l’axe nord-sud, et les jeudi et vendredi, sur la partie gauche de la RD5 dans le même axe. Lors des différents points d’arrêt dans la ville, je dis le texte préparé par le service Information. Il comporte toutes sortes de renseignements utiles”, précise-t-il. Et pour répondre aux besoins des Vitriots qui n’ont pas d’imprimante, Ahmed dispose aussi d’attestations dérogatoires. “Avec ce camion, je suis au plus près des gens. Ils sont vraiment contents.”
Porter des repas aux personnes âgées
Marylin, responsable d'équipes dans les écoles élémentaires au service Éducation, a fait preuve du même esprit d’entraide. “Dès le début du confinement, je me suis portée volontaire pour la distribution des repas aux personnes âgées. Les paniers-repas sont pris à la cuisine centrale, le Sidoresto. À bord d’une voiturette réfrigérée, nous partons pour une tournée de 52 résidents. Selon leur état de santé, les personnes viennent prendre leur panier en bas ou nous le leur montons. Après la tournée, retour au Sidoresto pour préparer les paniers pour le lendemain.” Pour Maryline, comme pour tous les agents qui ont accepté le défi de changer de poste, l’expérience s’avère enrichissante. “Je me rends mieux compte du travail de mes collègues du centre communal d’action sociale. Je suis sportive, mais au bout de 2 jours, j’avais des crampes à monter et descendre de voiture et à monter à pied parfois jusqu’à 7 étages, faute d’ascenseur !” Elle précise que l’accueil qui lui était réservé était “particulièrement sympa”, ce qui a suffi à maintenir sa motivation intacte.
Christiane Grave et Katrin Acou-Bouaziz
Photographies Sylvain Lefeuvre
Page publiée le 12 mai 2020 - Mise à jour le 12 mai 2020