Vivre dans le quartier Vitry-sud/Ardoines
Entrée de ville depuis Choisy et Thiais, le quartier Vitry-sud/Ardoines est en pleine transformation. Après le renouvellement urbain du secteur Balzac, les abords de l'avenue Rouget-de-Lisle prennent peu à peu la forme d'un véritable quartier, tandis qu'une vaste opération d'aménagement s'engage autour de la ZAC Gare-Ardoines.
Petite histoire du quartier
Des plâtrières, des sablières, des usines le long de la Seine, un cimetière "nouveau" ouvert en 1935 : hormis quelques pavillons, le quartier Vitry-sud/Ardoines des années cinquante n'est guère habité. Tout change à partir de 1956, avec la création de la zone à urbaniser en priorité (ZUP) qui tente de répondre à la pénurie de logements.
L'architecte Mario Capra, chargé de la réalisation du "Grand Ensemble", pose les bases des 923 logements sociaux de la cité Balzac. Il faut faire vite pour répondre à la demande : 2 000 ouvriers s'activent sur un chantier qui livre un logement par jour.
Le 12 février 1967, l'inauguration du groupe révèle des logements grands et modernes, pourvus de toilettes individuelles et d'eau chaude courante. Un luxe pour beaucoup de locataires issus des logements insalubres du vieux centre-ville ou de bidonvilles de la petite couronne parisienne. Au fil des ans, la crise économique entraîne une dégradation de la qualité de vie et des problèmes sociaux que l'on retrouve dans la plupart des grands ensembles.
À partir de 2004, le groupe Balzac fait l'objet d'un vaste programme de rénovation urbaine, dans le cadre de la politique de la Ville.
Non loin de là, la route nationale menant de Paris à Choisy a été longtemps délaissée, l'État ne procédant pas à l'élargissement et à l'aménagement prévu depuis les années soixante-dix. Les acquisitions foncières, réalisées entre 1973 et 2009, créent des friches et dégradent le paysage urbain.
Il faudra attendre les années deux mille pour que le projet soit relancé, à la suite, notamment, du transfert de responsabilité des routes nationales vers le conseil départemental. Parallèlement, la municipalité entame une réflexion qui aboutit, en 2009, à la création de la zone d'aménagement concerté Rouget-de-Lisle.
Le programme, qui intègre l'élargissement de l'avenue Rouget-de-l'Isle et le passage du tramway T9, comprend la réalisation de 870 logements, de commerces, de locaux d'activité et de services.
Vers la Seine, l'ancienne zone industrielle s'inscrit elle aussi dans une zone d'aménagement concerté Gare-Ardoines, créée en 2012, intégrée dans le périmètre de l'opération d'intérêt national Orly-Rungis-Seine-Amont.
La gare, inaugurée en 1977, deviendra un pôle d'interconnexion entre le RER C, la ligne 15 du Grand Paris Express en cours de réalisation (horizon 2022), le TZen 5 qui reliera la bibliothèque François-Mitterrand à Choisy (2020) et le réseau de bus existant.
Il s'agit de bâtir un véritable quartier, alliant logements résidentiels, équipements publics et activités économiques innovantes et créatrices d'emploi.
Événement
14 février 2007, 14 heures : démolition de la tour ABC à Balzac
Quelques minutes ont suffi pour faire tomber un immeuble de 45 mètres de haut et 85 mètres de long. Ce 14 février 2007, la démolition de 168 logements marque le début de l'opération de renouvellement urbain destinée à restructurer l'habitat et à ouvrir la cité Balzac sur la ville.
Le 24 juin 2010 tombe la tour DEF, puis GHJ le 5 septembre 2012. Au total, 660 llogements sont détruits, tandis que1 320 sont construits dans l'ensemble de la ville.
À Balzac même, 243 logements sont réhabilités et de nouveaux immeubles, moins hauts, plus colorés, font leur apparition : Le Lys, Le Candide, La Vallée… Des locataires de Balzac sont relogés dans d'autres quartiers, de nouveaux habitants arrivent. Trois rues sont créées (Olympe-de-Gouges, Simone-de-Beauvoir, Elsa-Triolet), des équipements publics sont ouverts (2 crèches, un square réaménagé)… Le centre social Balzac, présent dans le quartier depuis 1982, dispose depuis 2010 de grands locaux, au rez-de-chaussée du Lys.
Au fil des rues
- Amour (voie d') : avant l'industrialisation de la plaine de Vitry, une voie reliait le Port-à-l'Anglais à Choisy-le-Roi. Elle débutait par l'actuelle rue Édith-Cavell et se poursuivait jusqu'à la voie d'Amour. Son appellation laisse songeur : doit-on y voir une allusion au chemin que parcouraient nobles et rois pour rejoindre leur belle, installée au château de Choisy ?
- Bel-Air (rue du) : nom d'un ancien lieu-dit.
- Constant-Coquelin (rue) : comédien et directeur de théâtre (1841-1909), le premier à avoir incarné le personnage de Cyrano de Bergerac.
- Georges-Martin (rue) : imprimeur à Vitry, il est arrêté pour propagande antinazie et déporté à Auschwitz, où il meurt en octobre 1942.
- Léon-Mauvais (rue) : mécanicien à la centrale électrique de Vitry-sur-Seine, résistant et dirigeant syndical.
- Anselme-Rondenay (rue) : cofondateur de la caisse des écoles de Vitry (1843-1911).
Demolition tour ABC Balzac Vitry
Page publiée le 24 avril 2016 - Mise à jour le 19 février 2025