Vivre dans le quartier du Fort
Le quartier du Fort, comme celui du Coteau-Malassis, constitue l'entrée nord de la ville, entre la route départementale et le fort… d'Ivry. La création de la ZAC Concorde-Stalingrad, grande opération d'aménagement urbain, a permis de dynamiser le secteur en proposant des centaines de logements, des locaux commerciaux et une nouvelle école.
Petite histoire du quartier
Longtemps, l'extraction du calcaire a limité l'urbanisation du quartier du Fort, notamment entre les rues Gagnée et de la Concorde, aux abords de l'enceinte militaire, et jusqu'à la rue du Génie (quartier Coteau-Malassis). La plupart des carrières sont actives de 1847 à 1895, à plus de onze mètres sous les actuelles rues Champollion, Marie-Sorin-Defresne, Cuvier, de la Fraternité… et des Carrières.
En surface, c'est la campagne ou presque : des prés vers la rue… des Prés et la rue Louise-Aglaé-Cretté, anciennement nommée voie Haute-des-Prés ; des champs, des terrains boueux où est exploitée la glaise servant à fabriquer les briques et les tuiles ; un marais près de la rue des Carrières ; des forceries de lilas vers la rue Gagnée…
La deuxième moitié du XXe siècle hérite d'un quartier essentiellement pavillonnaire. Les maisons sont construites sur des parcelles étroites et rectangulaires, qui correspondent souvent à d'anciennes exploitations viticoles. Dans les années soixante-dix, les dernières exploitations agricoles disparaissent (fermeture de la forcerie de lilas Souchet en 1978) et les premiers immeubles collectifs surgissent : près de 500 logements de la Régie immobilière de la ville de Paris, rue Gagnée.
La création de la zone d'aménagement concerté Concorde-Stalingrad, en 1999, a permis de restructurer les abords de la route départementale 5. En quelques années, près de 900 logements sont livrés, en locatif social, accession à la propriété et studios pour étudiants et jeunes travailleurs.
Au pied des immeubles, les commerces animent l'entrée nord de la ville, éclairée la nuit par Désir et Rêve, les figures colorées du sculpteur Jaume Plensa.
Au fil des rues
- Jean-Bécot (salle) : apprenti charpentier, fusillé à l'âge de 16 ans avec d'autres résistants le 20 août 1944, au pont Mazagran (pont des Fusillés).
- Blancs-Murs (rue des) : nom d'un ancien lieu-dit, sans doute en rapport avec les murs clairs devant lesquels mûrissaient les fruits des arbres en espalier.
- Pierre-Lamouroux (allée) : pharmacien et maire de Vitry de 1815 à 1861.
- Germain-Pinson (rue) : comme d'autres pépiniéristes de Vitry, dont Louise-Aglaé Cretté et Marie-Sorin Defresne, Germain Pinson a légué ses biens à la commune au début du XXesiècle.
- Tissebarbe (sentier) : la barbe était une bande de toile ou de dentelle qui pendait aux coiffes et aux cornettes des femmes. Tissebarbe ou Tisbarbe est un lieu-dit mentionné dès 1798. En relation avec un tisserand ?
- Vauloyers (impasse des) : des Vitriots ont porté ce nom. Peut-être d'anciens propriétaires du site ?
À découvrir
- Ancienne école maternelle, 14, rue Germain-Pinson: construction en meulière des années dix, dont les briques portent la marque de la briqueterie de Gournay.
- Habitations, impasse Marie-Sorin-Defresne, rues Napée, des Nymphes et de la Concorde: ensemble de maisons individuelles et petit collectif aux bas-reliefs Art déco.
- Fort d'Ivry : construit entre 1841 et 1846, le fort d'Ivry est l'un des 16 ouvrages défensifs construits autour de la capitale sur proposition du député Adolphe Thiers. À l'époque, la ligne de séparation des villages d'Ivry et de Vitry passait sur cette colline, choisie pour sa position dominante entre les vallées de la Bièvre et de la Seine. En raison des immenses carrières exploitées en sous-sol, de nombreuses consolidations ont été réalisées. Il subsiste aujourd'hui plus de 2 kilomètres de galeries et des caves voûtées atteignant 10 mètres de hauteur. En 1909, la Ligue du coin de terre et du foyer inaugure ses jardins ouvriers dans les fossés du fort. Depuis 1947, le fort accueille le Service cinématographique des armées, devenu l'Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD) en 2001.
Page publiée le 21 avril 2016 - Mise à jour le 19 février 2025