Vivre dans le quartier Coteau-Malassis
C'est un quartier où il fait bon se perdre entre les nombreuses sentes et ruelles tracées entre les jardins et les potagers, les pavillons d'avant-guerre, les petits ensembles collectifs. Au pied du Coteau, les immeubles gagnent en hauteur bordant la RD5, avenue commerçante, où circulera le tramway T9 en 2020.
Petite histoire du quartier
Place-des-Roses, avenue du Moulin-de-Saquet, allée des Champs-Fleuris, ruelle du Fossé-Vert : les noms de rue évoquent joliment le passé rural du quartier.
Si l'appellation Coteau se comprend aisément, celle de Malassis interroge les historiens locaux. Son sens le plus probable serait celui d'un "lieu mal situé".
Jusque dans les années vingt, le secteur n'est pas urbanisé, hormis des habitations le long du boulevard Lamouroux (boulevard de Stalingrad).
Les vignes couvrent une grande partie du Coteau et le site est connu sous le nom de faubourg Bacchus (rue Jules-Lagaisse). Des chemins sinueux conduisent aux parcelles cultivées, dont le tracé se retrouve dans celui des sentes et ruelles actuelles. À partir de 1895, des carrières de calcaire sont exploitées rues des Malassis, Auber, impasse Boieldieu…
Au début du XXe siècle, les vignobles laissent la place à des pépinières et à des vergers, deux zones pavillonnaires se constituent vers la rue des Malassis et l'avenue du Moulin-de-Saquet. Ailleurs sur le Coteau, des familles très modestes aménagent des habitations précaires, souvent d'anciennes cabanes de jardin, et attendront des années avant de disposer de rues goudronnées et de réseaux d'assainissement promis par des lotisseurs peu scrupuleux.
La ville comptera d'ailleurs six associations syndicales de "mal lotis", particulièrement actives entre les deux guerres.
Aujourd'hui, plus de la majorité des habitations sont des maisons individuelles, même si des immeubles collectifs se sont insérés dans le paysage depuis 2012.
Événement
La bataille du moulin de Saquet
Le moulin à vent portant le nom de la famille Saquet se dressait en haut de la rue Camélinat. Mentionné sur les cartes de 1770, il sera démoli en 1857, et il n'en restera qu'une ferme. Quelques années plus tard, en septembre 1870, les Prussiens sont aux portes de Paris. Pour défendre la capitale, les troupes françaises construisent à Vitry quatre ouvrages de fortification, dont la redoute du moulin de Saquet, qui domine la plaine. Pour y accéder, les troupes du génie militaire percent une route, appelée depuis rue du Génie. Entre le 18 septembre et le 8 octobre 1870, Prussiens et Français s'affrontent sur le plateau de Vitry. Le 28 janvier 1871, la France capitule. En mars, les communards occupent à leur tour la redoute, défendant Paris des armées versaillaises de Thiers. Dans la nuit du 3 au 4 mai, les Versaillais prennent possession de la redoute du moulin de Saquet, tuant ou faisant prisonniers la plupart des Fédérés qui s'y trouvaient.

Au fil des rues
- Blanches et Basses-Blanches (rues) : le lieu-dit des "bonnes blanches" désignait des bornes ("bonnes" en ancien français) déterminant les limites des champs.
- Fossé-Vert (ruelle du) : fossé d'évacuation des eaux, dont l'humidité favorisait la végétation.
- Noriets (rue des) : en ancien français le "norain" désignait la nourriture donnée au bétail. Le lieu-dit des Noriets désignait sans doute des pâturages.
- Sablons (impasse des) : ici affleurait le sable de Fontainebleau, en bord de plateau.
- Tuleuse (impasse de la) : lieu d'extraction de la glaise pour la confection de tuiles.
À découvrir
- École Diderot, 5, rue Eugène-Pelletan : la première école communale de Vitry, ouverte en 1877, et destinée, à l'époque, aux garçons.
- La briqueterie de Gournay, rue Robert-Degert : en 1867, le sieur Borie loue une parcelle de terre au marquis de la Rocque de Chanfray, propriétaire du château de Gournay (dont l'édifice était situé à Villejuif). Il construit la briqueterie de Gournay, qui fonctionnera pendant près d'un siècle. Après avoir été occupé par la société Mécalix jusqu'en 1995, le site est acheté par le conseil général du Val-de-Marne, qui le rénove, l'agrandit et le transforme en centre de développement chorégraphique départemental dénommé La Briqueterie.
- Anciennes fermes, boulevard de Stalingrad : bâtiments datant de la seconde moitié du XIXe siècle. Le n° 43 a appartenu à des grainetiers et le n° 57 était la propriété d'un pépiniériste spécialiste des roses.
- Le Notariat, 11, rue Eugène-Pelletan : vaste demeure en meulière construite en 1905.
- Traverses du Coteau, 82-90, rue du Génie : un ensemble de 45 logements, conçu en 2012 par Olivier Ferrière pour l'OPH.
Page publiée le 21 avril 2016 - Mise à jour le 19 février 2025