Vivre dans le quartier Gare/Jean-Jaurès

Avec ses immeubles Art déco, ses maisons en meulière et ses cités ouvrières des années trente, le quartier Gare/Jean-Jaurès est représentatif du développement urbain du début du XXe siècle. Il reste aujourd'hui l'un des quartiers les plus animés de la ville, avec son avenue commerçante et la gare RER. Quant aux secteurs pavillonnaires, ils donnent au quartier un caractère villageois, à deux pas du centre-ville

Petite histoire du quartier

Le quartier Gare/Jean-Jaurès s'est constitué en seulement un demi-siècle, en lien étroit avec le développement des transports en commun. En 1840, la ligne de chemin de fer Paris-Orléans traverse la commune, mais il faudra attendre 1862 pour qu'un arrêt soit marqué à Vitry, et 1905 pour voir édifier la gare actuelle. Dans la même période, à partir de 1867, une ligne de voitures publiques tractées par des chevaux longe la Seine de Paris à Choisy. Le tramway électrique fait son apparition en 1901, avec la mise en service de la ligne n° 7 ter Concorde/Gare-de-Vitry. Elle est prolongée en 1904 jusqu'à la place de l'Église, assurant ainsi la jonction avec le centre-ville.

L'arrivée du train marque le début de l'urbanisation du quartier. Des propriétaires terriens vendent des parcelles et un premier lotissement est aménagé à partir de 1882 autour de la gare. Il est constitué de 4 parties, chacune organisée autour d'une petite place où trônait un monument, et dont les rues forment un quadrillage rigoureux :

  • villa du Rocher (avenue Vial) ;
  • villa des Acacias (avenue Éva-Salmon) ;
  • villa de la Tour (avenue des Platanes) ;
  • villa de la Fontaine (avenue de Chanzy).

La mise en service de la gare favorisera très vite l'industrialisation de la plaine qui s'étend jusqu'à la Seine et la construction de logements pour les ouvriers, notamment le long de l'avenue du Chemin-de-Fer (Paul Vaillant-Couturier). On y trouve deux cités HBM (habitations bon marché) construites au début des années trente : les Combattants et Désiré-Granet. Cette dernière, rénovée en 2007 par l'OPH de Vitry, porte le nom d'un de ses premiers habitants : Désiré Granet, militant communiste, secrétaire de la fédération CGT du papier-carton, qui fut fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 1941.

Depuis 2009, une partie de l'ancien quartier de la Ferme est rattachée à celui de la Gare. L'avenue Paul-Vaillant-Couturier continue cependant d'être le pôle d'animation du quartier. Pendant des décennies, elle a vu passer les défilés des Fêtes du lilas et reste encore aujourd'hui l'une des plus commerçantes de la ville.

Événement

Le lotissement du parc du Château
Construit en 1710, le château de Vitry se dressait à l'angle de la rue Danielle-Casanova et de l'avenue Paul-Vaillant-Couturier. À l'arrière, un grand parc s'étendait entre l'avenue Jean-Jaurès, les rues Gabriel-Péri et Camille-Groult et l'avenue Guy-Môquet.
En 1901, la dernière propriétaire, Caroline de Fadate de Saint-George, décède et ses héritiers proposent de vendre le château à la commune qui envisage d'y installer la mairie. Le projet divise le conseil municipal et un référendum est organisé le 10 mai 1907. L'acquisition est repoussée par 1 552 voix contre 1 151. Dégradée par l'inondation de 1910, la demeure sera démolie l'année suivante.

Entre-temps, les héritiers Fadate vendent le parc, divisé en 629 lots. Les publicités de 1904 vantant un terrain boisé d'arbres séculaires, à seulement 8 minutes de la gare d'Austerlitz, attirent la petite bourgeoisie.

Des rues sont percées, une place (place Dubois, puis du 19-Mars-1962) est aménagée là où se trouvait le bassin du parc, et une école est construite (Jean-Jaurès) pour faire face à l'afflux de nouveaux élèves.

Au fil des rues

  • Alègre (rue) : marquis maréchal d'Alègre, un des propriétaires du château, de 1728 à 1733.
  • Combattants (cité des) : groupe de 450 logements construit en 1932 par la société du Foyer des invalides et des anciens combattants. Les références à la Première Guerre mondiale sont fortement présentes dans le nom des rues environnantes.
  • Perreux (rue du) : nom d'un ancien lieu-dit, sans doute en référence à un endroit pierreux.
  • Pierre-Périé (place) : maire de Vitry de 1925 à 1929.

À découvrir

  • Gare SNCF : bâtiment orné de carreaux de céramique fabriqués par la faïencerie Boulenger, de Choisy.
  • Immeubles années trente, 34, 100, 110, avenue Paul-Vaillant-Couturier ; 9, rue Franklin ; 39, rue Ferry ; 2 à 8 et 7 à 23, rue Neuve…: nombreuses constructions témoignant de l'architecture des années trente, avec des éléments métalliques très travaillés (10 et 14, rue Charles-Tellier), des façades épurées, parfois dotées de rotondes et de bow-windows.
  • Maisons en meulière du début du XXe siècle et de l'entre-deux-guerres : dans les secteurs de l'avenue de la République et du lotissement du parc du château.
  • Boucherie, 27, avenue Paul-Vaillant-Couturier : construite en 1886, devanture ornée de panneaux en staff peint, intérieur revêtu de carreaux de céramique datant de 1910.

Page publiée le 20 avril 2016 - Mise à jour le 19 février 2025