Vivre dans le quartier Centre-ville

Au Moyen Âge, le petit village de Vitry se développe principalement autour de ses deux églises, situées non loin l'une de l'autre : Saint-Gervais-et-Saint-Protais et Saint-Germain. Ce cœur historique, au bâti ancien et vétuste, est entièrement transformé dans les années soixante, au profit d'un centre-ville moderne.

Le quartier, doté d'un grand parc et d'un marché très animé, est aujourd'hui l'un des plus denses de la ville.

Petite histoire du quartier

En 1462, Vitry compte environ 200 habitants. Le village est environné de champs, de vignes et de vergers cultivés sur des terres appartenant à des ordres religieux et à quelques seigneurs laïques. En 1710, François Paparel, trésorier des guerres de Louis XIV, fait construire un château non loin des églises (sur l'îlot de l'actuelle place Jean-Martin). La population comprend alors 246 foyers, soit un peu plus de 1 200 habitants. La Révolution française met fin au système féodal et rattache la paroisse Saint-Gervais-et-Saint-Protais à Saint-Germain.

La première église est démolie en 1797, seule subsiste celle consacrée à Saint-Germain.

Les habitations sont surtout regroupées le long de 3 voies :

  • la rue Audigeois que prolonge la rue de Saquet vers Villejuif (toujours existante),
  • la rue de la Petite-Faucille
  • et la rue de la Petite-Fontaine (disparues en 1970).

Toutes 3 débouchent sur la rue d'Arnétal, actuelle partie basse de la rue de l'Abbé-Derry. Vitry présente alors l'aspect d'un gros bourg résidentiel et rural, où maisons de maître voisinent avec fermes, pépinières et terres maraîchères. Près de l'église se tient le très fréquenté marché aux arbres.

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le quartier du centre commence à se développer, notamment grâce au renforcement des liaisons vers Paris. Ainsi, en 1878, une ligne d'omnibus sur rail est mise en service, favorisant l'extension de l'habitat et de quelques usines le long de la route de Choisy. Cette liaison est renforcée en 1904, lorsque la ligne de tramway Concorde-Gare de Vitry est prolongée jusqu'à la place de l'Église. Une première construction de 104 logements sociaux est ainsi entreprise au début des années trente (groupe Ambroise-Coizat).

La période de l'après-guerre est marquée partout en France par une grave pénurie de logements. Dans le Centre-ville, la plupart des immeubles construits entre 1914 et 1945 sont vétustes et sans confort. S'appuyant sur les dispositifs mis en place par l'État avec la création de zones à urbaniser en priorité (ZUP), la municipalité prévoit un ambitieux plan d'aménagement qui démarre au début des années soixante.

Douze ans plus tard, le quartier est entièrement transformé : l'habitat ancien est démoli, les rues étroites sont supprimées, des avenues larges et alignées sont créées et 1 700 logements sont construits.

Les grands immeubles collectifs, aux appartements dotés du confort moderne, constituent alors un grand progrès.

Ils font aujourd'hui l'objet d'un plan de renouvellement urbain (NPRU).

Evènement

3 juin 1986 : le déplacement de l'ancienne mairie

Dans les années 80, la nationale 305 doit être élargie pour faciliter la circulation routière. L'ancienne mairie se trouve être dans l'axe de la nouvelle avenue. Il s'agit d'une demeure du XVIIesiècle acquise en 1853 par la commune. Une solution est trouvée pour conserver le bâtiment : le déplacer ! Entre le 3 et le 16 juin 1986, l'édifice pesant 1 300 tonnes est « tiré » sur une vingtaine de mètres. Il devient le service municipal de la Jeunesse, inaugurée le 10 juin 1989.

Au fil des rues

  • Antoine-Marie-Colin, Germain-Defresne, Henri-de-Vilmorin (rues) : pépiniéristes qui, au début du XIXe siècle, ont légué leurs biens à la commune ou au bureau de bienfaisance.
  • Abbé-Roger-Derry (avenue) : vicaire de la paroisse Saint-Germain, résistant dans un réseau de renseignements, il est arrêté en octobre 1941, déporté et décapité à Cologne en octobre 1943.
  • Dupetitval (rue) : François-Gaspard-Philippe Petit du Petit-Val, propriétaire du château de Vitry, assassiné dans son parc le 21 avril 1796.
  • Glacière (rue) : doit son nom à une ancienne glacière, située à l'extrémité du parc de la propriété acquise par la commune pour y installer l'ancienne mairie.
  • Clément-Perrot (rue) : maire de Vitry de 1957 à 1965.
  • Arthur-Teisseire (allée) : un des architectes du groupe Ambroise Croizat.

Á découvrir

  • Église Saint-Germain, rue du-18-Juin-1940 : construite entre 1150 et 1280, l'église présente plusieurs styles architecturaux, du roman au gothique flamboyant. Elle est classée monument historique depuis 1862.
  • La Heunière, 36, rue Audigeois : demeure construite en 1834. Les sœurs de la congrégation de Sainte-Marie la transforment en pensionnat pour jeunes filles en 1860. Au gré des changements de propriétaire, elle sert ensuite de pensionnat pour garçons (1903), d'orphelinat pour jeunes garçons italiens (1930), de foyer pour personnes âgées (années cinquante). En 1966, la propriété est acquise par la municipalité pour y installer, successivement, la bibliothèque, le centre culturel et la Maison de la vie associative.
  • Les maisons de la place de l'Église, 10-12, place de l'Église : ancien auditoire de justice de la seigneurie de Vitry. Le porche du XVIIIe siècle a été conservé. À côté, se trouvait une école tenue par les sœurs de la Charité.
  • Bourse du travail, 1, rue Germain-Desfresne : demeure construite en 1895 par un ancien pépiniériste, Germain Laurent Coulombier, et agrandie en 1913. La commune l'acquiert en 1966. Elle sera occupée par les services municipaux du Sport et de la Jeunesse, avant de devenir la bourse du travail en 1987.
  • Maison des projets, 128, avenue Paul-Vaillant-Couturier : ancien presbytère, de 1864 à 1914, transformé en annexe de la mairie, puis en caserne des pompiers, avant d'être vendu au PCF qui en fait le siège de sa section locale pendant vingt ans. Le bâtiment est racheté par la commune en 2004.
  • Galerie municipale Jean-Colet, 59, avenue Guy-Môquet : anciens bains-douches municipaux construits en 1933 et occupés par la galerie municipale depuis 1982.
  • Maison de pépiniéristes, 20-22, avenue Eugène-Pelletan : demeure datant de la fin du XIXe siècle.

Page publiée le 15 avril 2016 - Mise à jour le 19 février 2025