Le plan social de Sanofi annulé
Publiée le 09 avril 2025 - Mise à jour le 10 avril 2025

Le 1er avril, le tribunal administratif de Melun a annulé le plan social de Sanofi qui prévoyait la suppression de plus de 300 emplois, essentiellement à Vitry.
En avril 2024, Sanofi lance un plan social avec 325 suppressions de postes, dont 288 à Vitry, principalement dans la recherche petites molécules (avec des médicaments comme le Doliprane) et l'oncologie. Car Sanofi (qui déclare sur son site être « une entreprise mondiale de santé, innovante et animée par une vocation : poursuivre les miracles de la science pour améliorer la vie des gens ») veut réduire considérablement la voilure pour les traitements du cancer.
« C'est juste un problème de rentabilité financière, la demande des patients est toujours là, on continue de mourir du cancer, assure Éric Brohan, chercheur au centre de recherche Sanofi de Vitry et secrétaire général à la CGT. Et donc, on met à la porte tous les chercheurs ! Même chose pour les petites molécules et le Doliprane, qui a été vendu à un fonds de pension américain, avec 130 autres médicaments. Ça ne rapportait que 4 ou 5 milliards… Ils veulent se recentrer sur des produits à forte valeur ajoutée. Rien n'obligeait Sanofi à faire ce plan social, alors que l'entreprise avait fait 43 milliards de chiffres d'affaires l'année dernière et 11 milliards de bénéfices ! »
La résistance s’est organisée et, réunis en intersyndicale, les chercheurs et employés ont décidé de lutter contre ce plan. « Nous avons été soutenus par la ville de Vitry, qui nous a prêté du matériel quand nous étions en lutte. Vitry a également organisé une réunion publique à la mairie, avec une prise de parole de Luc Ladire, maire adjoint et de Mathilde Panot, députée du Val-deMarne. »
Le plan social annulé
Début avril, le tribunal administratif de Melun a considéré que « certains critères retenus par le plan pour fixer l’ordre des licenciements éventuels (étaient) illégaux ».
« Bourré de fautes, le plan social est arrêté, déclare Éric Brohan. Sauf que ce plan a déjà un an, et les trois quarts des postes sont déjà supprimés, les gens ont déjà signé pour un départ en préretraite ou vers une autre entreprise. Nous avons certains labos qui sont désormais vides… Il reste une centaine de chercheurs, et Sanofi ne pourra pas les licencier, mais pourra revenir avec un autre plan social pour obtenir une signature des syndicats. La balle est maintenant dans le camp de la direction… »
Marc Godin
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