La vie affective et sexuelle en saynètes
Publiée le 18 mars 2025 - Mise à jour le 26 mars 2025

Le 14 mars, les élèves de 3e du collège Casanova ont été les acteurs d’un théâtre-débat organisé par le service Promotion de la santé, grâce au soutien de l’ARS du Val-de-Marne. Le but : les sensibiliser aux relations affectives et à la sexualité.
« Stop ! Elle ne peut pas lui dire ça, qu’ils vont s’embrasser ce soir ! » interrompt Farah, assise dans l’assistance.
Sur la scène, les comédiens se figent, comme suspendus dans le temps. Farah connaît en effet le scénario : la pièce venait d’être jouée quelques minutes plus tôt, et cette seconde représentation permet justement au public, deux classes de 3e du collège Casanova, de proposer une version alternative.
Ce format, appelé théâtre-débat, aborde les questions de relations affectives et d’entrée dans la sexualité par des saynètes inspirées de situations réelles vécues par les collégiens.
« On a enquêté dans un collège de la Seine-Saint-Denis pour écrire cette pièce », explique Victoria, l’une des comédiennes de la troupe Entrées de jeu, qui anime le débat entre les comédiens et les collégiens.
Appelé À cœur et à corps, ce spectacle propose cinq saynètes reproduisant cinq situations : le coup de foudre, la pornographie, la jalousie, le harcèlement homophobe en ligne, l’amitié fille-garçon.
Montée sur scène, Farah doit tenter de dénouer une relation ambigüe entre un garçon et une fille. « Le garçon a forcément une idée derrière la tête, tu dois lui dire que vous n’êtes qu’amis », explique la collégienne à la comédienne interprétant l’adolescente un peu perdue.
Dans le public, la cinquantaine de collégiens chuchotent. Au final, la tournure alternative de la saynète, grâce notamment à une communication plus ouverte introduite par Farah, permet de dénouer le malaise et de soulager les deux amis. Certains collégiens applaudissent, d’autres sont plus dubitatifs.
« On a le droit de ne pas être d’accord, souligne Victoria. On n’apporte pas de solutions miracle, mais le plus important est de débattre entre vous. »
Après deux heures de spectacle et de débat, une infirmière et une conseillère conjugale et familiale se présentent brièvement aux collégiens en leur proposant des temps d’écoute dans les centres de santé sexuelle de la ville.
« L’infirmière interviendra aussi dans les classes après la représentation pour approfondir certains sujets », explique Flore Chauvin, chargée de projets au service municipal Promotion de la santé.
Au vu des débats nourris et de l’étonnant entrain des collégiens à monter sur scène, la démarche est indiscutablement un succès.
Weilian Zhu