Madah l'Amazone

Publiée le 12 mars 2025 - Mise à jour le 12 mars 2025

© Julian Renard

Artiste, couturière, femme pleinement engagée, Tatiana Diabaté, alias Madah, est une figure du tissu associatif et culturel de Vitry. Cette mère de famille à la vie bien remplie, toujours en quête de projets, aime plus que tout transmettre et partager ses multiples passions. Rencontre avec une Amazone des temps modernes.

Ne laisse personne te dire que tu ne peux pas.” Tel est le mantra de Tatiana Diabaté, dit Madah l’Amazone. Optimiste et résiliente, cette Vitriote pleine d’énergie ne se fixe pas de limites pour mener à bien tous ses projets. 

À travers ses textes engagés ou les ateliers intergénérationnels qu’elle anime, la jeune maman promeut depuis longtemps la transmission et le partage. Un engagement devenu son quotidien à Vitry grâce à son association, Belle Création, ainsi qu’à la Maison des Vitry’haut où elle exerce la mission d’animatrice socioculturelle. 

En fil rouge de son riche parcours, l’urgence de s’exprimer, de repousser les barrières et de refuser les rôles qu’on lui assigne. Un besoin qui remonte à l’enfance. Née au Congo, Madah a vécu à l’âge de 4 ans un déracinement, lorsque son père la fait venir en France où débute pour elle une nouvelle vie. Elle grandit alors à Issy-les-Moulineaux où elle est la seule enfant noire de sa classe. Une ville où elle passe toutefois une enfance heureuse faite de rencontres et de découvertes. L’adolescente découvre ensuite le hip-hop et le rap : un moyen d’exorciser les souffrances et les traumatismes du passé. 

“Le rap m’a sauvé la vie, témoigne-t-elle. J’ai pris ce qui était à ma portée, car je ne pouvais pas aller au conservatoire. Petit à petit, je me suis vraiment concentrée sur la musique en délaissant l’école, notamment pour participer à des micro-ouverts.” 

La jeune femme déménage ensuite avec sa famille dans la région de Troyes. C’est dans cette ville, capitale du textile, que Madah, passionnée de mode depuis l’enfance, se lance dans des études de l’industrie de l’habillement jusqu’au bac pro. Un savoir-faire qu’elle ne cessera de partager à travers ses ateliers qui la pousse à créer sa propre marque de vêtements : Taniabel. “Mes collections s’inscrivent dans une logique inclusive avec des vêtements pour tous les genres, toutes les tailles et les morphologies”, explique celle qui s’est spécialisée dans la confection de “bombers de style urban chic”. 

La transmission du savoir pour motivation

En parallèle, Madah n’a jamais oublié le rap. Après avoir multiplié les ateliers d’écriture, elle participe activement au développement du hip-hop dans l’Aube, assurant l’organisation de nombreux concerts. En 2008, cette touche-à-tout énergique pose ses valises à Vitry. Elle s’investit dès lors dans la vie locale, créant l’association Mad’mode qui deviendra plus tard Belle Création. Entre ateliers couture, slam, écriture et estime de soi, Madah sillonne la ville et les centres sociaux pour partager ses passions et ses connaissances. Une mission qui est aujourd’hui la sienne à la Maison des Vitry’haut. 

“La transmission de savoir m’a toujours motivée, confie-t-elle. Ça m’a enrichie d’être au contact de différentes personnes, dans le réel.” 

Ce goût pour le partage s’est récemment décliné sur la scène du Sub, le 10 janvier dernier, où Madah a réuni toutes les générations pour un concert marquant près de trente ans de carrière. Une nouvelle étape dans le parcours de cette artiste inépuisable qui a encore tant à dire et à faire.

Portrait réalisé par Hugo Derriennic et Manon Mendes Riotte

 

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