21 février 2024, les époux Manouchian entraient au Panthéon
Publiée le 20 février 2025 - Mise à jour le 20 février 2025

Il y a un an, le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entraient au Panthéon, 80 ans, jour pour jour, après l’exécution de Missak, avec 22 autres résistants membres du groupe Manouchian, au Mont-Valérien.
Les dépouilles de Missak et Mélinée Manouchian reposent désormais sous le grand dôme du Panthéon dans le caveau numéro XIII aux côtés de l’écrivain Maurice Genevoix et de la résistante Joséphine Baker. Sur le fronton, cette inscription : “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”.
Avant de se faire fusiller, Missak écrit à son épouse : "Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants sauront honorer notre mémoire dignement".
Une mémoire toujours vive
À Vitry, célébrer la mémoire de Missak Manouchian, c’est aussi rendre hommage à tous ceux qui ont aimé la France au point de tomber pour elle.
"Missak Manouchian est le premier résistant communiste à entrer au Panthéon. Et puis, il était ouvrier. C’est aussi cette main d’œuvre, une classe sociale souvent méprisée, que l’on honore [...] ils étaient aussi des immigrés. Ils sont aujourd’hui des symboles", indiquait Laurence Jeanne conseillère municipale déléguée aux Anciens combattants et au devoir de mémoire, au moment de la panthéonisation.
De l’Arménie à la France
Missak et Mélinée Manouchian, résistants communistes arméniens, portent les blessures de ceux qui ont dû fuir leur pays. Ils ont vécu leur enfance dans le souvenir du massacre de 200.000 Arméniens entre 1894 et 1896. Quand Missak arrive en France en 1925, il demande deux fois, en vain, sa naturalisation pour s’engager dans l’armée.
Il intègre le parti communiste puis est nommé responsable de la section arménienne de la main-d'œuvre immigrée, sous le pseudonyme de Georges. Il est choisi pour intégrer les francs-tireurs et partisans, en février 1943. À partir de l'été 1943, le groupe FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans – Main d'Œuvre Immigrée), composé de travailleurs immigrés et lié au Parti communiste, se lance dans la lutte armée contre l'occupant. Il est jugé et exécuté, après "un procès spectacle". Le groupe Mamouchian, était considéré comme une "armée du crime" par la propagande allemande, que l’affiche, dite "l’affiche rouge" placardée sur les murs de Paris prétendait dénoncer.
Mélinée ne cessera jamais d’honorer la mémoire de son mari et de veiller à sa reconnaissance posthume : elle fera paraître plusieurs recueils de ses poèmes écrits en arménien et fondera l'Amicale des anciens résistants français d'origine arménienne.
Ce n'est qu'en 1971 que la mention honorifique "Mort pour la France" est ajoutée à l'état civil de Missak afin de reconnaître son sacrifice au service de la France.