Logement : la ville travaille sa charte qualité
Publiée le 10 février 2025 - Mise à jour le 13 février 2025
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Fin janvier se tenait un premier séminaire de révision de la charte construction de la ville avec les architectes. Un second séminaire se tiendra avec les aménageurs, promoteurs et bailleurs sociaux. L’objectif ? Co-élaborer avec les acteurs concernés un document portant les exigences de qualité de la municipalité pour le logement.
Des études, menées notamment par l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (Idheal), le montrent : ces vingt dernières années, la qualité des logements construits en Île-de-France s’est dégradée. Diminution de la taille des pièces, dilution voire disparition des cuisines cloisonnées, des espaces de circulation et des espaces de rangement, mauvaise orientation des bâtiments, rétrécissement des espaces extérieurs…
En cause : la hausse du prix du foncier, la flambée du coût des matériaux de construction, le respect de nouvelles normes, la spirale spéculative et la baisse du pouvoir d’achat. Comment, dans ce contexte, une ville comme Vitry, qui défend le droit au logement pour toutes et tous, peut-elle imposer ses exigences de qualité pour répondre aux besoins de ses habitants ?
‟Nous souhaitons nous outiller, notamment d’une charte nous permettant de porter les exigences de la ville en terme de qualité de vie et de logement que l’on souhaite pour nos habitants”, expliquait le maire, Pierre Bell-Lloch, en introduction du premier séminaire de révision de la charte de construction organisé avec les architectes le 23 janvier à l’hôtel de ville.
‟Vous façonnez des vies chaque fois que vous dessinez des logements, leur adressait-il, c’est pourquoi nous souhaitons réfléchir avec vous aux moyens de construire du beau logement, du bien vivre à Vitry, dans les contraintes actuelles. Laissons-nous le droit de rêver et, s’il le faut, nous irons jusqu’au ministère pour expliquer nos réalités et le besoin de construire mieux.”
Un travail co-élaboré avec les acteurs concernés
Une vingtaine d’architectes étaient présents et invités à travailler avec la ville autour de trois ateliers :
- des logements et des rez-de-ville qui répondent aux besoins du territoire ;
- des opérations en cohérence avec les quartiers ;
- des espaces qualitatifs du trottoir à la chambre.
La charte inscrira également l’exigence que les promoteurs construisent 40 % de logements sociaux dans leurs opérations d’habitat collectif et qu’ils respectent des prix de vente maîtrisés pour lutter contre la spéculation.
Une charte pour faire respecter le contrat social
‟Le logement n’est pas considéré à sa juste valeur, mais, visiblement à Vitry, il l’est, soulignait Catherine Sabbah, déléguée générale d’Idheal qui accompagne la ville dans sa démarche. Une charte doit servir à faire cesser le système spéculatif, à faire respecter le contrat social, à encadrer, à permettre le choix. La co-élaborer avec les architectes, les promoteurs, les aménageurs et les habitants donne plus de chances qu’elle soit respectée.”
Un second séminaire sera organisé au printemps avec les constructeurs, les promoteurs, les aménageurs et les bailleurs sociaux.
‟Cette charte, c’est un cadre de négociation entre la mairie et les professionnels de la construction, une feuille de route méthodologique qui doit permettre à chaque acteur qui souhaite construire sur Vitry d’ancrer son projet en tenant compte de la ville déjà existante, Vitry étant composé d’une mosaïque de quartiers qui ont chacun leur identité urbaine, architecturale, paysagère et sociale, explique Charles Debarge, directeur de l’Aménagement, du foncier et de l’urbanisme. Elle doit aussi permettre à ces acteurs de comprendre les objectifs de qualité d’usage et de confort du logement qui sont poursuivis par la ville de Vitry.”
Marjorie Andrès
Pour rappel, Vitry est une ville en plein développement qui compte :
- 72 chantiers en cours ;
- 2 Zac d’opération d’intérêt national ;
- 3 Zac d’intérêt territorial ;
- 8 000 nouveaux logements construits d’ici 2040 pour répondre aux 8 000 demandeurs de logement ;
- 40 % de logements sociaux.