Vitry terre de champions de MMA
Publiée le 08 janvier 2025 - Mise à jour le 08 janvier 2025
Discipline complète des sports de combat, combinant boxe pied-poing, projections au sol, lutte et soumission, le mixed martial art (MMA) connaît une ascension vertigineuse depuis sa légalisation en 2021. Ce sport s’est depuis bien longtemps fait une place dans le monde sportif vitriot grâce à des pionniers et des clubs d’excellence. Retour sur la grande histoire du MMA à Vitry.
Le 8 octobre 2021 est un jour historique pour le MMA en France. Cette date marque la première compétition de ce sport en plein essor sur le sol hexagonal. Et quelle autre ville que Vitry pour accueillir un tel événement ? Car c’est bien au palais des sports Maurice Thorez que les amateurs de la discipline ont assisté au premier round disputé dans un octogone. Organisé par la ville et l’ancien club Obyfight, le MMA GP a proposé 6 combats, masculins et féminins, devant un public en pleine effervescence. Et la soirée fut portée par un scenario idéal avec les victoires de la Val-de-Marnaise Laetitia Blot et du local de l’étape Mickaël Lebout, vitriot et star de la discipline.
« Vitry c’est ma France, une France ouverte, multiculturelle. Je suis fou de bonheur que la première soirée officielle de MMA se passe chez moi, ici, devant mes copains, ma famille » exultait le champion après son combat.
Terre de champions
A Vitry, le MMA fait partie de la culture locale de longue date. Ce sport, issu du pancrace de l’Antiquité et du free fight des années 80, s’est structuré et codifié il y a plus de 20 ans. Jean-Marie Merchet, ancien karatéka et fondateur de la célèbre salle Haute-tension, véritable fabrique de combattants, fut l’un des précurseurs à Vitry. C’est dans cette salle prestigieuse que de nombreux talents ont été polis par ce coach hors pair au caractère bien trempé, décédé en 2021. Aurélien Duarte, Cyrille Diabaté, Pascal Lafleur, Laëtitia Lambert ou Krim Hamiteche sont autant de champions d’arts martiaux passés par ce club d’élite qui a très tôt adopté une approche pluridisciplinaire. Après Haute Tension, d’autres salles prirent la relève, à l’instar d’Obyfight. Ce fut également le cas de la Free fight academy, dernier club de MMA encore en activité à Vitry.
Une discipline ouverte à toutes et tous
Située au cœur de la dalle Robespierre, la Free fight academy a posé sa cage et ses sacs de frappe à Vitry il y a une quinzaine d’années. Une implantation favorisée par la ville qui a permis au club de progressivement développer son activité, proposant davantage de disciplines, de la boxe thaï au bras-de-fer sportif, et d’accueillir un public de plus en plus large. « Aujourd’hui nous avons des cours de MMA pour les enfants dès 6 ans avec des exercices adaptés, à la touche et sans contact appuyé ni soumission » précise Mathieu Nicourt, président et coach du club.
« La discipline s’est également féminisée et nous accompagnons des féminines dans chaque catégorie d’âge et des championnes comme Maguy Berchel, ancienne n°1 française, ou Ornella Pereira. »
Loin de l’image sulfureuse des débuts, la pratique du MMA est aujourd’hui très encadrée. Les combattants sont munis de tout le matériel de protection nécessaire, et un grand nombre de coups sont désormais interdits, notamment ceux portés à la nuque ou aux parties génitales. Et puis il y a la cage, décriée à tort : « C’est vrai que les promoteurs ont beaucoup joué sur ce côté spectaculaire avec les gladiateurs qui entrent dans la cage mais c’est surtout la structure la plus adaptée à notre sport qui a permis de créer des techniques spécifiques et qui protège l’intégrité physique des athlètes en leur évitant d’être projetés entre les cordes comme sur un ring » analyse Mathieu Nicourt.
De la sueur et des valeurs
Parmi les nombreux compétiteurs aguerris qui fréquentent la Free Fight academy, Maximilien Vallot enchaîne avec aisance les exercices de boxe puis de soumission au sol. Ce vitriot de 31 ans, combattant professionnel depuis plusieurs années, est un pur produit de l’ESV. Formé à la section judo, il y rencontre Sami Zran, son entraîneur qu’il suivra à l’USV sambo.
« Les arts martiaux sont plus qu’une passion : c’est un moyen de me canaliser et de m’exprimer » témoigne celui qui est monté sur des podiums européens et mondiaux.
« Le sport m’a libéré de mes démons, ça m’a permis de me recadrer quand j’étais plus jeune et de découvrir un code moral et des valeurs de respect que j’applique encore aujourd’hui. » Des valeurs qui s’expriment tout au long des séances au cours desquels chaque combattant est un partenaire amenant à progresser plutôt qu’un adversaire à terrasser.
Hugo Derriennic