La ville mobilisée contre les violences faites aux femmes

Faire connaître et dénoncer le fléau des violences faites aux femmes dans le cercle privé proche ou intrafamilial, dans l’espace public ou au travail est un enjeu majeur. Ainsi, pour la quatrième année, la ville fait un événement de la Journée internationale de lutte contre ces violences.

Plusieurs rendez-vous sensibiliseront à cet enjeu de société. Le 23 novembre, la ville invitait à rejoindre la manifestation parisienne prévue à 14 heures place de l’Opéra, puis, le 24, appelait chacun à participer à la course la Mirabal à Champigny. Celle-ci est nommée en mémoire de trois sœurs assassinées sous la dictature dominicaine en 1960, le 25 novembre, date retenue par l’ONU pour marquer chaque année la lutte contre ce désastre humain.

Le 25, précisément, la ville appelle les Vitriotes et les Vitriots à se rassembler en fin de journée sur le parvis de l’hôtel de ville.
> En savoir plus sur la mobilisation du 25 novembre.

Ainsi, au comité local de l’association Femmes solidaires, on se mobilise. “C’est une date symbolique, mais c’est tous les jours qu’il faut lutter, commente Monique Yapo, présidente de Femmes solidaires. Les féminicides sont notre lutte prioritaire, et le soutien aux femmes sorties de ces violences avec des séquelles à vie, notre préoccupation.”

Au Collectif Féminin-masculin, fondé au lycée Jean-Macé après les violences fatales subies par Sohane Benziane en 2003 à Vitry, on estime qu’actuellement l’action prioritaire reste l’identification du harcèlement sexuel.

“Nous intervenons au quotidien auprès des élèves, précise Dalila Amerouche, professeur porte-parole, mais ce jour-là, nous ferons un gros focus dans le cadre de nos missions éducatives pendant lequel une conférence-spectacle sera proposée aux élèves.”

On fêtera en 2025 les 50 ans de l’IVG

Face à la pression des grandes manifestations de 1971 et suite au procès de Bobigny, où cinq femmes étaient jugées pour avoir aidé à avorter Marie-Claire, violée par son ex-petit ami, la législation change. Il faudra attendre 1982 pour que l’avortement soit remboursé par la Sécurité sociale.

"L’entrée dans la constitution de l’IVG en 2024 est un moment historique, et représente une sécurité supplémentaire pour les femmes face à la montée de l’extrême droite. Au-delà de la loi, il peut demeurer des freins à l’avortement. Le gouvernement de Michel Barnier présage le pire. Barnier lui-même a voté contre la constitutionnalisation de l’IVG et cinq de ses membres sont issus de la Manif pour tous. Pour les associations féministes et 89 % des Français, le manque de structures et les longs délais limitent l'accès à ce droit, ce qui représente une forme de violence contre les femmes", souligne Maeva Durand, conseillère municipale déléguée à la Lutte contre les discriminations.

Formation du personnel et aide aux victimes

La ville, sur le sujet, agit en tant qu’employeur. Ses agents ont suivi une information obligatoire sur les violences sexistes et sexuelles, et ceux des centres de loisirs ont été associés aux autres professionnels en contact avec les enfants pour bénéficier d’une formation spécifique.

La ville a également édité un guide dédié aux violences sexistes et sexuelles au travail. Elle agit aussi vers les habitants, menant des actions de sensibilisation et de soutien aux victimes de violences. Grâce à un maillage territorial important, les Vitriotes et les Vitriots peuvent ainsi solliciter l’accompagnement de plusieurs associations telles que Tremplin 94 ou Femmes solidaires et être orientés vers le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles 94.

Vitry promeut également l’égalité des genres

N'hésitez pas à vous inscrire jusqu’au 21 février 2025 au concours d’écriture "Tu vois le genre !" dont la remise des prix aura lieu le 8 mars. Cette fois-ci, les plumes s’activent sur le thème de la réappropriation de leur corps et de leurs droits par les femmes, à l’occasion des 50 ans de la loi autorisant l’IVG, adoptée à la suite du mouvement d’opinion provoqué par le second procès de Bobigny. Enfin, la ville travaille depuis plus de deux ans sur le projet de maison des femmes avec l’appui des associations locales et en concertation avec les habitants. Un dispositif d’accompagnement et de suivi des femmes victimes de violences et de leurs enfants sera quant à lui opérationnel en 2025.

Gwénaël le Morzellec