L’ES Vitry football suspendu au 6e ciel
Publiée le 29 octobre 2024 - Mise à jour le 05 novembre 2024
Coupe de France inédite pour l’ES Vitry football. Dimanche 27 octobre, l’équipe fanion masculine en départementale 2 s’est mesurée à la JA de Drancy en nationale 3 au stade Roger-Couderc (1-6). Interviews et retour vidéo.
Quelles sensations sur le terrain, face à la JA de Drancy ?
Christophe Da Sylva, capitaine : le match de dimanche n’a été que du bonheur. Pour nous en D2 face à une équipe en N3, 5 divisions au-dessus, ça a été du jamais vu. Il y a un monde entre eux et nous. On a joué contre une belle équipe, évidemment bien meilleure que nous, vécu des choses sportivement et humainement inhabituelles. Sur le terrain, tout va plus vite avec en face des automatismes et des qualités techniques. Humainement, ils ne nous ont pas pris de haut, ont fait une haie d’honneur et posé pour la photo à la fin du match. On a même discuté et ils nous ont donné des conseils.
L’un de nos plus jeunes joueurs, né en 2005, a marqué. On a célébré ce petit exploit en partant au-devant du public bien présent et qu’on entendait énormément, ce qui nous a aidé forcément. Après, ce lundi matin, j’étais heureux, ce qui est rare quand je reprends mon travail dans le BTP. Ça me marquera à vie.
L’ascension a été pleine de rebondissement…
Oui. On ne s’attendait pas à aller si loin, mais au fur et à mesure des matchs, on se rendait compte qu’on pouvait faire quelque chose. On a été conscient qu’on est un groupe de qualité, bien ensemble, cela se ressent. L’avant dernier match contre l’ASA Montereau, surtout, a été plein de suspens. On menait 3-0 et on s’est fait égaliser 3-3, on est allé aux tirs au but, on a raté un tir, mais on a fini par se qualifier. Mon cœur n’a jamais lâché. Pour la ville de Vitry, pour le club ES Vitry, on était obligé de tout donner, d’aller jusqu’au bout.
Quel commentaire à propos de ce parcours ?
C’était une énorme fierté d’atteindre ce niveau pour la première fois en 100 ans du club. Au 6e tour on restait le dernier club du 94 et le plus petit de la région en terme de niveau (4 autres seulement dans toute la France étaient en D2). Cela montre l’exploit… C’est aussi beaucoup de reconnaissance pour le travail mené par de nombreuses personnes pendant des années et dont on récolte les fruits. Mais je ne suis pas surpris : on a travaillé dur.
Comment avez-vous négocié ce 6e tour ?
Sami Mahtout, entraîneur : après la victoire du 5e tour, le lundi de la première semaine, je me suis remis de mes émotions. Et le mardi à l’enregistrement, je me retrouvais entouré par des clubs de renommée nationale. Il y a eu une première interview, et c’est là que j’ai pris conscience de l’exploit. La 2e semaine a été magique, mais éprouvante. On est entré dans un tourbillon médiatique : le service Information de la mairie, celui de la fédération française, pour sensibiliser entre autres les Vitriots. Puis on a discuté avec les joueurs et le staff.
On a décidé de ne pas surjouer, mais de contenir nos émotions, de garder la routine, les habitudes, la bonne humeur, d’accepter ce bonus comme un moment de fête sans se mettre la pression et de profiter au maximum en cherchant la communion avec Vitry, les jeunes de Vitry… Sur le stade, je n’ai jamais vu autant de monde, beaucoup d’enfants, des parents, femmes, hommes, nos proches, nos familles.
Comment expliquer ce parcours de coupe de France ?
Medhi Bezahaf, coordinateur football : il est historique pour le club. On a une nouvelle équipe fanion grâce à une dynamique mise en place depuis 3-4 saisons qui commence à payer. On a réorganisé tout le groupe senior autour d’un projet un peu différent de l’habitude : intégrer un maximum de jeunes. Dans le même temps, des joueurs de Vitry de bon niveau sont revenus chez nous. Nous avons conservé notre objectif général : faire jouer essentiellement des habitants de Vitry et nous appuyer sur un entraînement bénévole et des joueurs sans prime de match… un fonctionnement atypique dans la fédération.
Propos recueillis par Gwénaël le Morzellec