Sanofi : les salariés de Vitry en lutte

Publiée le 18 octobre 2024 - Mise à jour le 18 octobre 2024

©2024 JR

L’hôtel de ville accueillait, le 10 octobre dernier, une réunion publique des syndicats CFDT et CGT de Sanofi contre le plan social annoncé par le laboratoire pharmaceutique en avril dernier. Alors qu'enfle la polémique sur la vente du Doliprane à un fond d'investissement américain, 288 postes sont menacés de suppression sur le site de Vitry.

À tour de rôle, dans la salle du conseil municipal, ils ont pris la parole pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et leur détermination à poursuivre la lutte. 

"Depuis 2014, il s’agit du cinquième plan social annoncé par Sanofi, alors que plusieurs sites ont fermé les uns après les autres", introduit Catherine Eymery, chercheuse et déléguée syndicale CGT.

90 métiers menacés

Le plan social annoncé par Sanofi prévoit de supprimer 330 postes, dont 288 sur le site de Vitry, et 26 à Montpellier.

"Cela représente 90 catégories professionnelles, des métiers vont disparaître en France, des postes seront déplacés sur d’autres sites ou délocalisés à l'étranger, là où les salariés sont jugés plus compétitifs, mais que fait-on du salarié français ?" dénonce Fabrice Morency, délégué CFDT.

Le 11 octobre, Sanofi a également annoncé la vente probable à un fond d’investissement américain de sa filiale Opella qui commercialise, entre autres, les médicaments Doliprane, Lysopaïne ou encore Dulcolax… En réaction, les syndicats du groupe ont appelé à un mouvement de grève générale reconductible, à partir du 17 octobre.

La recherche sacrifiée 

Unanimes, les salariés déplorent les choix pris par la direction d’abandonner successivement des secteurs de recherche essentiels. Les maladies métaboliques, les maladies cardiovasculaires et bientôt l’oncologie ne sont plus des champs d’études chez Sanofi… Le coût de la recherche sur ces secteurs étant jugé trop élevé et pas assez rentable.

"L’ironie, c’est que l’entreprise a adopté comme slogan « Play to win », alors que dans les faits, on n’ose plus rien, on arrête brutalement des projets au long cours et on détruit le collectif de travail", tempête Fabrice Morency, qui regrette que le dialogue social soit "de plus en plus difficile".

Laurence travaille sur le site de Gentilly. Elle regrette "la course aux profits" qui s'impose d'année en année. Elle tient à le rappeler : "La responsabilité sociale de l’entreprise lorsqu’on est un laboratoire, c’est de trouver des médicaments et de les commercialiser pour la population entière, pas de faire le plus d’argent possible". 

Les suppressions d'emplois sont d’autant plus difficilement compréhensibles pour les salariés que l’entreprise perçoit des aides publiques de l’État : environ 1,5 milliard en dix ans. Alors que le gouvernement vient d'exiger de Sanofi un bilan exhaustif des aides perçues ces dix dernières années, la ville de Vitry affirme toute sa solidarité avec les salariés en lutte.

"Nous somme à vos côtés, nous partageons votre consternation face à ces choix politiques, et nous nous rendrons disponibles pour défendre votre travail, vos compétences et votre savoir-faire", a déclaré Luc Ladire, premier adjoint au maire. 

Présente, elle aussi, la députée LFI Mathilde Panot a pris la parole pour exprimer "son soutien total aux salariés" : "Il s’agit là d’une succession de décisions qui, depuis vingt ans, détruisent des emplois, des compétences, des vies, et mettent en danger l’avenir de tout le pays."

 

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