Vive le parasport près de chez soi !
Publiée le 29 août 2024 - Mise à jour le 03 septembre 2024
Les Jeux paralympiques qui viennent de s'ouvrir maintiennent haut la ferveur et l’intérêt pour le sport et les athlètes. L'occasion de mettre à l'honneur, par un tour d’horizon non exhaustif, les clubs vitriots qui ouvrent leurs portes aux personnes en situation de handicap.
Les Jeux paralympiques mettent à l’honneur les athlètes en situation de handicap, comme le Vitriot Ryadh Sallem, figure emblématique du handisport, qui a porté la flamme et allumé le chaudron olympique sur la place de l’Hôtel- de-Ville à Paris le 28 août, et participe à ses sixième Jeux au sein de l'équipe de France de rugby fauteuil.
À Vitry, 18 clubs affichent l’accueil qu’ils réservent aux sportives et sportifs en situation de handicap dans le guide des sports 2024-2025, identifiés par des icônes.
Parmi eux, évidemment l’Étoile des sourds de Vitry – 107 ans d’âge – rassemble le plus grand nombre de pratiquants avec handicap, soit 28. En 2024, ils ont frôlé la finale du championnat de France handisport de football à 11 et remporté en futsal la 3e place. Christophe Carré, le responsable, également entraîneur, sait comment y faire.
« Notre communication en langue des signes permet de mieux comprendre les consignes, les tactiques et les techniques. L'utilisation des tableaux noirs et des vidéos nous permet de travailler sur nos points faibles et d’améliorer nos points forts. »
Fier de l’organisation des paralympiques pour la reconnaissance qu’ils apportent au handicap, il souligne l’importance du club.
« S’il n’existait pas, il nous manquerait. Dans le monde des entendants, dans le cercle de la famille, des études et du travail, dit-il, on se sent parfois « isolé » et, quand on se retrouve, nous vivons alors dans notre monde : la langue des signes. »
Basket fauteuil
Le basket en fauteuil tient aussi le haut du pavé. Proposé par le SACLR basé à Choisy, celui-ci entraîne son équipe fanion au gymnase Balzac depuis plusieurs décades. « Une dizaine de Vitriots sont inscrits, précise Nathalie Binet, présidente, et se retrouvent pour se sentir en bonne santé, se sociabiliser, se défouler, se dépasser. L’équipe 1 masculine a raflé le titre de champion de France la saison dernière. »
Asparathlé, club également historique, compte pour sa part une dizaine de membres, porteurs de handicaps divers, qui s’adonnent à l’athlétisme. Samedi 31, ils auront le plaisir d’assister aux épreuves de leur sport favori au Stade de France.
Autre club qui s’enorgueillit aussi d’une longue habitude d’accueil : l’association d’escalade 4+. L’an passé, trois enfants et ados, ainsi que deux adultes concernés ont gravi les murs du gymnase du Port-à-l’Anglais près d’encadrants sensibilisés par un cursus spécifique de la FSGT. Un garçon avec un autisme léger, un autre hyperactif, une fille avec des faiblesses musculaires aux jambes, un adulte avec une déficience intellectuelle et un autre qui vit avec un pied en moins.
Confiance en soi et en les autres
« Pour éviter de les mettre en danger, ils ne montent que sur des cordes déjà installées et redescendent « en moulinette », explique Julien Reveret, président. Et à l’enfant hyperactif, pas toujours concentré, nous avons dédié une personne accompagnante « en ange gardien » lorsqu’il assure son partenaire sur la voie. »
Plus récemment, au CAV danse et, depuis peu, à sa nouvelle activité roller, on reçoit ce public. À la danse, qui retourne en compétition cette saison, on accueille plutôt un public handisport avec des difficultés physiques.
« Le professeur adapte les tenues et les mouvements des chorégraphies en fonction de leurs appareillages, explique Jennifer Louwagie, présidente. Elle modifiera la position, s’il est impossible à une personne de se mettre sur le ventre par exemple. Au roller, on se remuscle, se gaine sans même y penser, on retrouve l’équilibre et on gagne en confiance, par exemple lorsqu’il faut montrer son programme devant un juge et le public », ajoute la présidente, volontaire Paris 2024 aux Jeux paralympiques.
Yoga sur chaise
La section tir à l'arc de l'ESV accueille, quant à elle, dans sa section tir à l’arc, six compétiteurs porteurs de handicap et, parmi eux, des médaillés représentant un dixième des adhérents. Et, nouveauté, la section yoga ouvre un créneau sur chaise.
« Notre entraîneur, infirmier, a proposé d’ouvrir cette pratique spécifiquement aux personnes à mobilité réduite, explique Cécile Desseauve, trésorière. Elle aura lieu le mardi, au gymnase Lakanal équipé d’une rampe d’accès. »
Plus globalement, l’ESV souhaite élargir ce type d’accueil et s’est rapproché de la fédération handisport. « Nous manquons un peu de compétences actuellement, reconnait Marco d’Oliveira, le président, et nous souhaitons nous y affilier et y former nos entraîneurs. »
Pour finir, le club échecs de Vitry le souligne : sa pratique est largement ouverte aux personnes vivant avec un handicap moteur.
« Tous sont à égalité dans ce sport mental, même dans les compétions, explique Philippe Vaillant, président du club, qui figure dans le programme HandiGuide. Les non-voyants ont leur technique et les malentendants ont presque un avantage, quant à ceux qui ne peuvent jouer avec leurs mains, ils utilisent leur bouche ou pourraient être accompagnés. »
On le trouve au centre de quartier du Port-à-l’Anglais équipé d’une rampe d’accès.
Gwénaël le Morzellec