Maud Corso : sport et paix

Publiée le 21 août 2024 - Mise à jour le 22 août 2024

© Julian Renard

Vous l’avez forcément déjà croisée sur un stade ou lors d’une manifestation. Rencontre avec Maud Corso, présidente de l’Office municipal des sports (OMS) et militante pour la paix.

Elle s’excuse de ne pas être née ici. Elle s’excuse d’avoir tant d’explications à fournir sur son parcours d’hyperactive. Maud Corso, malgré ses multiples casquettes, préfère éviter de se mettre trop en avant, tant dans son travail que dans son investissement bénévole et militant.

“Je suis une enfant de la FSGT. Mes parents s’y sont rencontrés. J’y ai grandi, entre les tournois du COB [Club olympique de Billancourt, le club des usines Renault], les séminaires, les universités populaires. Je m’y suis investie très jeune. C’est là que j’ai connu Vitry. Au gré des rencontres et des stages, j’ai intégré un groupe de jeunes de l’ESV, et je me suis attachée à la ville.”

Elle en fera par la suite des allers-retours entre Bobigny et Vitry, entre la fac de Jussieu où elle va obtenir une licence de géographie et le terrain de foot de Gosnat, encore en terre rouge à l’époque. En 1994, elle reforme en effet l’équipe féminine de foot de Vitry. “Lorsque j’ai eu mon bac, je me suis offert deux choses : mon permis et ma licence de foot !” Animatrice et trésorière de la section enfant multisport, Maud deviendra ensuite trèsorière de la section foot et entraîneuse des U10, rôles qu’elle endosse toujours aujourd’hui dans son QG du stade Joliot-Curie.

Le sport, pour elle, n’est pas une compétition. Enfant, elle a fait de la natation et de l’athlétisme, mais jamais dans l’idée de devenir la meilleure. Plutôt pour le plaisir, les échanges, la façon dont la pratique sportive tisse du lien, véhicule des valeurs. Et dans le domaine professionnel, cet état d’esprit l’a également accompagné tout au long de sa carrière. Elle a notamment piloté un dispositif de reconnaissance des bénévoles à la FSGT et travaille aujourd’hui à l’OCS (organisme certificateur de la branche du sport), où elle œuvre en faveur de l’encadrement des animateurs sportifs.

“Finalement, mon métier et mon investissement en tant que bénévole se ressemblent, s’enrichissent”, analyse-t-elle.

Lorsqu’on lui propose en novembre 2023 de devenir présidente de l’OMS, elle accepte avec enthousiasme. Même si les notifications WhatsApp sur son téléphone ne cessent de biper, elle aime cette idée de transversalité des pratiques à travers des événements comme les Fêtes du lilas ou, par exemple, le passage de la flamme olympique. Lorsqu’on lui propose aussi de monter un projet de formation des animateurs sportifs à Jéricho en Palestine, elle accepte de la même façon, confiante et heureuse de mettre ses qualités de gestionnaire de projet au profit d’une noble cause.

“Nous avons pu échanger là-bas sur nos pratiques sportives et des animateurs et des enfants palestiniens ont été accueillis ici aussi.”

Elle espère que ce projet de coopération décentralisée, qui renforce l’ouverture culturelle et les valeurs de paix et de justice, sera reconduit. Le 20 juillet, elle sera bien sûr présente à la Conférence pour la paix, organisée par la ville du 19 au 21. Son engagement en faveur de la solidarité internationale ne date pas d’hier. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, Maud s’est investie dans la lutte contre l’apartheid et les discriminations raciales en Afrique du Sud, menant des actions à Vitry comme à Johannesburg.

“Le sport est un droit”, rappelle celle qui a toujours lié le sport et la paix, son regard bleu motivé mais pacifiste, son énergie débordante mais bien canalisée. Comme lorsqu’elle occupait son poste sur le terrain. Défense centrale. “Aujourd’hui je fais du « walking foot » [foot en marchant], c’est plus tranquille pour mon genou blessé.” Rien ne sert de courir…

Portrait réalisé par Katrin Acou-Bouaziz

REPÈRES
1974 : Naissance à Clamart.
1994 : Elle reforme l’équipe de foot féminine de Vitry et devient animatrice à l’Entente sportive de Vitry (ESV).
1999 : Elle commence à travailler à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).
2003 : Elle encadre le premier stage de formation d'animateur dans un township de Johannesburg en Afrique du Sud.
2018 : Elle obtient un master en ingénierie de la formation.
2023 : Elle devient la présidente de l’Office municipal des sports (OMS) de Vitry.

 

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