Six animateurs sportifs palestiniens en formation à Vitry

Publiée le 18 avril 2024 - Mise à jour le 24 avril 2024

Une semaine de formation dense à Vitry attendait les animateurs sportifs palestiniens venus dans le cadre de la coopération Jéricho-Vitry courant avril.

Un vaste terrain de course d’orientation s’est installé quelques heures, vendredi 12 avril, au parc des Lilas. Les utilisateurs ? Une centaine d’enfants de l’ESV en vacances, près de 40 jeunes en épreuve de Bafa et… six animateurs sportifs palestiniens, tout droit venus de Jéricho pour se former.

Du 8 au 12 avril, Jana, Ismael, Mohamed, Azhar, Rozan, âgé·e·s d’une vingtaine d’années, et Rafat, plus mûr, découvrent pour la première fois, non seulement Vitry, mais aussi un bout d’Europe. Une vingtaine d’autres animateurs, comme eux, ont bénéficié d’une formation « en vue de réaliser des animations sportives de qualité pour toutes et toutes ». L’objectif de coopération qui lie l’ESV et les deux communes, à travers les élus et les services Sports, devrait se prolonger pendant trois ans, puisqu’une nouvelle convention, jusqu’en 2026, vient d’être sollicitée au ministère des Affaires étrangères.

Autour des animateurs, dans le parc, les enfants s’éparpillent en tous sens par grappes agiles pour vite débusquer les bornes camouflées. Plan du jeu à la main, ils sont galvanisés par la course d’orientation.

« Attendez qu’on poinçonne notre carte tous ensemble quand-même », reproche gentiment une aspirante au Bafa, pendant qu’Ismaël, animateur de Jéricho, tend une bouteille d’eau et des verres, sans un mot, à deux ou trois enfants. La chaleur inattendue du soleil dévoilé monte, mais le jeune habitant de Jéricho et ses camarades restent prudemment emmitouflés : les 26° C restent bien loin des 36° C quotidiens qu’ils connaissaient il y a quelques jours encore.

De nouvelles disciplines découvertes

« Ce parc et le gymnase Gosnat juste à côté sont magnifiques. Nos habitants de Jéricho adoreraient avoir un tel espace », disent-ils par la voix de Moujahed, responsable projet en Palestine pour l’ESV, qui traduit en écho. Rafat, ouvrier devenu animateur par amour du sport, se réjouit de ses nouvelles connaissances acquises. « Grâce à ce stage, on a appris le rugby, l’athlétisme, le foot, la danse, le tir à l’arc et les jeux d’eau. Oui à notre retour à Jéricho, on montera une équipe de formateurs pour animer les nouvelles activités auprès des enfants qu’on a découvertes ici. »

Le sport au plus près pour faire fi de la guerre

De quoi donner plus de pêche encore à l’équipe de Jéricho qui ne manque pas de motivation face à la guerre. « Nous nous sentons dans une prison à ciel ouvert, quand l’armée israélienne entre dans la ville, tout le monde a peur », explique Ismaël. « Depuis le 7 octobre, raconte Janan, on a continué de faire des animations, mais comme la situation n’est pas stable ni la sécurité assurée, nous avons pris tous ensemble la décision de proposer du sport populaire et donc de se déplacer dans les quartiers. Comme ceci, quand il y a des incursions, que l’armée pénètre dans Jéricho, c’est possible d’évacuer les enfants rapidement parce qu’ils sont tout près de chez eux, et cela nous permet aussi, à nous, animateurs, de s’évader et rester saint et sauf, en sécurité. »

Gwénaël le Morzellec

 

Soyez le premier à réagir à cet article

 
Laisser un commentaire
Validation *

À des fins de sécurité, veuillez selectionner les 4 derniers caractères de la série.

*Champs obligatoires

Partager sur :

FacebookTwitter

Envoyer :

Envoyer