La place des femmes dans le sport
Publiée le 28 février 2024 - Mise à jour le 28 février 2024
3 questions à Maeva Durand, conseillère municipale déléguée à la Lutte contre les discriminations
- Pourquoi s’interroger sur la place des femmes dans le sport ?
Le sport, c’est le baromètre de l’évolution des préjugés dans la société. Le rapport 2024 du Haut Conseil à l’égalité montre que les stéréotypes de genre se sont renforcés, notamment chez les jeunes et les hommes. Dans le sport, il y a encore de fortes inégalités : seulement 34 % des femmes de 16 à 24 ans pratiquent un sport, c’est 12 % de moins que les hommes. On compte 38 % de femmes parmi les licenciés des fédérations sportives, dont seulement 35 % des 16-24 ans participent aux compétitions. Enfin, les sportives professionnelles sont en moyenne trois à quatre fois moins payées que les hommes !
- Que fait la ville face à ces inégalités qui subsistent ?
Pour nous, le sport, comme la culture, permet l’émancipation. Il doit être gratuit et accessible à tous et toutes pour favoriser la diversité, créer des collectifs. Nous mettons de nombreux équipements à disposition des associations pour une grande variété de sports. Des actions de sensibilisation sont menées auprès de toutes les catégories d’âge. Cette année, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, notre concours d’écriture "Tu vois le genre !" porte sur les femmes dans le sport. Nous organisons également des Olympiades de l’égalité, avec les associations sportives, pour mettre l’accent sur la mixité et questionner des divisions hommes/femmes qui n'ont parfois pas lieu d’être.
- Les femmes ont-elles toute leur place aux JO ?
Elles participent certes, mais moins de 20 % du sport féminin est retransmis à la télévision, il y a encore du travail ! Elles dirigent 13 des 115 fédérations sportives. Sur celles présentes aux JO, deux sont dirigées par des femmes : celles des sports de glace et de hockey. Et à ces inégalités entre hommes et femmes, s’ajoutent des inégalités de classes. Ces jeux, par leur exubérance, rendent visible cette discrimination par l'argent, à l'opposé du sport populaire que nous défendons. Vitry se place résolument du côté du sport amateur et non de la marchandisation du sport.