Favoriser l’écoute par le massage à l’école
Publiée le 30 janvier 2024 - Mise à jour le 08 février 2024
Depuis décembre 2023, des élèves de l'école Henri-Wallon A bénéficient d’un programme “massage à l’école” afin de favoriser un climat scolaire plus serein et leur attention à l’autre, avec le service Promotion de la santé de la ville.
Mardi 9 janvier, 15 heures, à l’école Henri-Wallon A, dernière des 5 séances du cycle "Massage à l’école" pour les élèves de CP-CM1 qui le pratiquent entre eux. Une session qui a rebondi, sans attendre, dans d’autres classes, un CP et un CE2, à la demande de leurs professeurs.
Dans la classe d’Adeline Delobel, par tandem, les premiers sont assis le ventre contre le dossier de leur chaise retournée et les seconds debout juste derrière eux. Dans un quart d’heure, ils alterneront leur position.
« Est-ce que je peux te donner un massage ? » « Oui je veux bien recevoir un massage. »
Glissade depuis le haut de la tête
Le dialogue rituel est déjà susurré alors que Fatiha Bouchemouha, du service municipal Promotion de la santé, vient à peine de fixer au tableau les illustrations de la quinzaine de gestes à enchaîner.
« Trois petites tapes derrière la nuque et une main sur le front, puis le boulanger derrière les épaules comme si on écrasait la pâte, commente, de façon imagée, l’infirmière de santé publique de la mairie pour les guider. Après, passage rapide sur le cou et les bras, caresser le front en serrant au niveau des tempes, le coiffeur avec des petits mouvements doux, la glissade depuis le haut de la tête. »
On entend le chuchotis des élèves.
« Tu préfères sur ou derrière les oreilles ? Ça fait du bien ! Tu peux faire le geste en entier ? Un shampoing plus léger s’il vous plaît ! Est-ce que c’est trop fort ? Plus fort !... »
Les séquences se poursuivent et, dans la concentration, les regards s’intériorisent. « …La corde descendue le long du bras et saut de lapin sur la main, et on dessine sur le dos 3 petits cœurs ».
« Merci de m’avoir donné ce massage ! » « Merci de m’avoir permis de donner ce massage », concluent les jeunes participants.
Écouter les autres
« Ça détend, ça relaxe, ça permet d’écouter les autres, par exemple pour pas masser trop fort », confient Éva et Marcus. « Ça permet de mieux se connaître », commente Djena.
Au bout de 30 minutes, la classe, comme rafraichie par cette plongée dans les sensations, la communication chuchotée, poursuit le cours des apprentissages plus classiques.
Le programme, inventé par une Canadienne et une Suédoise il y a une vingtaine d’année, se pratique dans les écoles de plusieurs pays.
« Il peut favoriser un climat de bien-être dans la classe et même dans l’école », appuie l’agente de la Promotion de la santé. Un programme accepté par la professeure volontaire pour donner de la cohésion dans sa classe à double niveau. « C’était une bonne idée, reconnaît Adeline Delobel, cela les a beaucoup rapprochés. »
Elle compte maintenir la routine pour le confort de ses élèves.
Gwénaël le Morzellec