La démocratie, un des enjeux de cette régie
Publiée le 19 janvier 2024 - Mise à jour le 19 janvier 2024
Questions/réponses à Pierre Bell-Lloch, maire de Vitry et conseiller territorial délégué à l'Eau, suite à la mise en œuvre d'une régie publique de l'eau à Vitry.
Que représente la création de la régie de l’eau ?
En créant cette régie, nous démontrons la possibilité de reprendre en gestion publique des services privatisés, même si c’est complexe. Nous récupérons aussi des moyens dévolus jusque-là aux actionnaires. Les tarifs n’ont, pour partie, pas été augmentés en 2023, et nous continuerons dans cette voie cette année. Au fur et à mesure, les tarifs d’eau de la régie devraient devenir moins chers que ceux pratiqués par le privé.
Et maintenant, quels sont les enjeux de cette régie ?
Depuis le 1er janvier, ce sont des agents de la régie publique qui répondent au téléphone, nous avons donc recruté. En parallèle, il s’agit de réparer les fuites constatées, au moyen d’investissements augmentés de 30 %. L’étape suivante consistera à prendre réellement notre autonomie en choisissant un nouveau producteur d’eau. Eau de Paris, le syndicat Eau du sud francilien ou Veolia sont de potentiels partenaires. Nous serons vigilants à éviter le projet d’osmose inverse basse pression engagé par le Sedif, technologie coûteuse et non-sens environnemental peu bénéfique sur le plan de la santé. Enfin, un enjeu de long terme est celui de la démocratie. Les habitants doivent décider des orientations de la régie. Des citoyens pourraient par exemple être introduits dans sa gouvernance. Nous travaillons ce sujet.
Jusqu’où peut-on agir pour un prix social de l’eau ?
Il nous faut définir vers où nous souhaitons aller, vers quelles tarifications, cela nécessite un temps de questionnements et réflexions. Les cas sont différents. Pour les locataires d’habitats collectifs, avec une facture collective, un travail d’identification de bénéficiaires potentiels d’un prix social peut être mené avec les bailleurs, avec le CCAS. Nous pouvons également baisser le prix. Ou encore agir sur la tarification des petits et gros consommateurs ! En effet, on constate que plus on consomme d’eau, moins on la paie cher, or l’eau étant un bien de plus en plus rare, cela devrait être l’inverse. Nous nous proposons aussi d’expérimenter des systèmes limitants comme les mousseurs pour réduire la consommation en eau, et donc la facture.