Un centre de santé de proximité, inventif
Publiée le 04 janvier 2024 - Mise à jour le 15 janvier 2024
Le centre municipal de santé Pierre-Rouquès, fort de médecins généralistes et spécialistes, ne cesse d’évoluer pour maintenir une offre accessible, diversifiée et adaptée aux besoins de tous les Vitriots.
Peu de répit dès l’entrée du CMS Pierre-Rouquès pour Jackie et sa binôme agent d’accueil. “Je vous imprime le rendez-vous avec le rhumatologue”, indique-t-elle à une dame âgée. Sourire aux lèvres, elle dirige ensuite un patient vers sa consultation. Puis répond au téléphone : “Vous souhaitez un rendez-vous avec le cardiologue ?” Répond à un autre appel : “Vous annulez le rendez-vous ? Merci de nous prévenir, trop peu de personnes le font”.
Le “petit hôpital”, un trésor dans Vitry
Certains l’appellent “le petit hôpital”. Le CMS, avec ses 75 agents, ouvert à tous, reçoit en moyenne 179 patients par jour dont trois sur quatre sont des Vitriots – soit 14 000 personnes venant au moins une fois l’année. Claire Meignan, médecin directrice du CMS, rappelle les atouts de “ce trésor dans Vitry” qui, sans dépassement d’honoraires, peut éviter d’avancer tout frais de santé et propose le soutien d’un assistant social : “Une diversité de l’activité avec articulation entre polyvalence et spécialisation. Quatre mille trois cents personnes y voient leur médecin traitant et savent en effet qu’on y prend en charge la santé globale de la personne.”
Effectivement, huit généralistes (certains à temps partiel) et cinq infirmières sont en première ligne pour recevoir les patients. “C’est la première étape de la prise en charge”, précise Claire Meignan. Ce front s’est enrichi, depuis un an, de deux généralistes ayant acquis un diplôme en gynécologie, d’une sage-femme et d’un psychologue. Côté spécialistes, l’éventail est large : cardiologie, rhumatologie, dentaire, ophtalmologie, dermatologie. Et côté paramédical : kinésithérapie, pédicure... Cependant, le recrutement de certains médecins continue d’être difficile, notamment en ORL et ophtalmologie.
14 000 patients par an
Une offre qui semble appréciée par de nombreux patients. “J’ai confiance en ces médecins”, confie Nicoleina, 42 ans, qui fréquente le CMS avec toute sa famille. “C’est pratique”, pour Aïda, 90 ans, qui a obtenu un rendez-vous de radiologie en une semaine. “C’est économique et sans avance de frais”, souligne Jeanne, 87 ans, en salle d’attente du pôle dentaire, “Le CMS nous est indispensable pour avoir accès aux soins”, juge sa fille, qui l’accompagne.
Les professionnels, de leur côté, telle le docteur Marianne Fryd, coordonnatrice du service dentaire, témoignent “d’une qualité de travail que nous envient d’autres villes”. Le CMS compte six salles équipées avec, notamment, une dentiste pédiatrique formée à l’hypnose, qui propose des consultations pour les enfants porteurs de handicap physique ou mental, et un implantologue qui réalise, à moindre coût pour l’usager, des prothèses dentaires restituant les essentielles fonctions masticatoire et esthétique.
Un centre d’analyses complet et trop peu connu
Le centre municipal de santé s’appuie aussi sur un socle fondateur, celui de la proximité. En effet, celle-ci favorise le parcours de soin et de prévention. Pas moins de quatre services et un laboratoire intégré permettent de réaliser, in situ, des prélèvements, radios, dépistages (covid et infections sexuellement transmissibles), vaccinations et prothèses dentaires. Au centre d’analyses, ouvert comme d’habitude dès 7 h 30, Marie Gavinet, biologiste responsable, témoigne en blouse blanche : “Nous comptons cinq personnes, mais le service reste un peu méconnu. Pourtant, sans rendez-vous, ouvert à tous les habitants, il livre des résultats très rapidement accessibles notamment sur Internet”.
Au centre d’imagerie, on se réjouit des nouveaux outils installés pour la gestion, la conservation d’imageries, la dictée vocale, tout en restant vigilants face au risque de pénurie de manipulateurs radio et radiologues.
“Actuellement, une manipulatrice radio épaulée par des agents intérimaires, deux secrétaires et deux radiologues constituent une équipe solide”, souligne la responsable, le docteur Anne Lévêque.
Une équipe, souligne-t-elle, attachée à la qualité : “L’humain est important. Ici, les radiologues tiennent à confronter données cliniques et d’imagerie afin d’asseoir un diagnostic, et donnent le résultat oralement, ce qu’apprécient les patients”.
Prochain défi, améliorer la qualité de l’accueil
Face aux défis, Claire Meignan mise “sur un des points forts du CMS : son inventivité”. Ainsi, le centre de prélèvements et d’analyses a constitué un groupement de coopération avec deux autres CMS et un hôpital public, pour effectuer les analyses en commun. Deux premiers infirmiers en pratique avancée – une nouvelle fonction soulageant l’agenda du médecin – en suivi de maladie chronique stabilisée et en psychiatrie sont à l’œuvre depuis peu. Les services forment aussi des apprentis et étudiants. Une aide au diagnostic en dermatologie est également à l’étude avec un groupe hospitalier.
Prochain défi : améliorer, courant 2024, la qualité de l’accueil, et réduire l’attente au téléphone.
Gwénaël le Morzellec