Le peuple palestinien sous les bombes

‟Depuis le 7 octobre, des milliers de bombes tombent sur la bande de Gaza de façon quasi incessante, tout a été démoli, les conditions de vie sont devenues très compliquées”, témoigne un journaliste sur place, dont l’identité ne sera pas dévoilée pour des raisons de sécurité. La situation qu’il décrit lors de la visioconférence organisée par la municipalité, vendredi 17 novembre à l’hôtel de ville, est terrible : plus d’électricité, plus d’infrastructures, plus de médicaments, plus d’hôpitaux, des familles entières décimées, plus de douze mille personnes sorties des décombres, autant encore enfouies dont plus de la moitié sont des enfants…

‟Depuis le 7 octobre, une vive émotion a saisi les Vitriotes et les Vitriots, pas seulement pour la dureté des actes commis, mais aussi parce que nous alertons sur la poudrière que représente le conflit israélo-palestinien depuis des années, déclare le maire, Pierre Bell-Lloch. Ce soir, nous voulons donner la possibilité à nos amis palestiniens de témoigner de ce qu’ils vivent.”

75 ans d'occupation

Parmi eux, l’avocate Fadwa Barghouti, épouse de Marwan Barghouti, enfermé dans les prisons israéliennes depuis plus de vingt ans et citoyen d’honneur de Vitry, qui tient à rappeler que ‟ça fait soixante-quinze ans que nous vivons cette situation, que nous subissons l’occupation et l’agression. La communauté internationale joue un rôle scandaleux en effaçant ces soixante-quinze années d’occupation et en faisant comme si tout avait commencé le 7 octobre, ils ont complètement oublié la promesse de deux États.”

Soulignant que plus de 75 % des martyrs de cette guerre sont des femmes et des enfants, elle soutient, comme d’autres témoins pendant la soirée, que c’est à une guerre pour éradiquer non pas le Hamas mais l’ensemble de la population palestinienne à laquelle se livre Israël, avec la caution de la communauté internationale. Elle souligne également que, dans cette guerre, ‟un fossé énorme s’est creusé entre les gouvernements et les populations dans le monde qui montrent leur soutien à la cause palestinienne”.

Pour un cessez-le-feu immédiat

Fadwa Kader, députée du Parti populaire palestinien, rappelle quant à elle qu’il ne s’agit pas d’une question de religion, ‟nous sommes tous palestiniens”, et s’indigne :

‟Comment ces gouvernements peuvent continuer à soutenir cet État fasciste et cette agression alors qu’ils voient les enfants et les femmes mourir sous leurs yeux ? Nous exigeons le cessez-le-feu immédiat et la fin de la guerre, la fin de la colonisation illégale dans l’ensemble de la Palestine, la libération totale des prisonniers palestiniens, l’indépendance et la liberté pour la Palestine, le droit au retour sur leur terre des réfugiés palestiniens.”

Abdalkarim Sider, le maire de Jéricho, ville de Palestine avec laquelle Vitry entretient des liens d’amitié et de solidarité depuis plusieurs années, a remercié pour sa part du soutien dont bénéficie le peuple palestinien. ‟Grâce aux manifestations en France, en Europe et aux USA, nous savons que nous ne sommes pas seuls. La possibilité de communiquer ce soir permet de briser le blocus médiatique et notre isolement. Les liens d’amitié et de coopération comme ceux existant entre nos deux villes permettent également de construire des ponts d’échange et de transmission et de briser la propagande israélienne.”

Des propos confirmés par le maire, Pierre Bell-Lloch :

‟La communauté internationale bouge, les discours évoluent et sachez notre détermination à continuer à les faire évoluer. Ici, les voix s’unissent pour demander le cessez-le-feu, une solution de paix qui permette aux Palestiniens de disposer d’un État. Il est temps de mettre fin à l’occupation illégale de la Palestine, il est temps de mettre fin aux massacres, il est temps de nous mobiliser pour les Palestiniens et de parvenir à la paix que nous souhaitons tous pour la Palestine et pour Israël.”