Formation citoyenne avec Lol’idays
Publiée le 26 juillet 2023 - Mise à jour le 28 juillet 2023
La formation citoyenne "connaître ses droits et devoirs lorsqu’on est contrôlé par la police", organisée par Lol’idays a intéressé une quarantaine de jeunes majeurs et d’adolescents venus de différentes villes d'Île-de-France. Partage d’expériences sur les relations avec les forces de l’ordre et découverte du droit ont suscité des échanges attentifs.
Une formation originale a rassemblé le 21 et le 22 juillet une quarantaine de jeunes sur une proposition de l’association Lol’idays dédiée à l’aide aux personnes en situation de précarité, d’action sociale et d’éducation populaire. Une rencontre qui a fait écho aux révoltes et violences urbaines suite à l’émotion qu’a suscité en France la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre lors d’un contrôle d’identité.
Avancer plus sereinement
« Suite aux émeutes, il s’agit de décrypter nos droits, devoirs et comportements lors des contrôles d’identité, introduit Lufian Ndongala président de l’association dans la cadre d’une formation d’une journée intitulée « Droits et devoirs du citoyen lors d’un contrôle d’identité ». Il s’agit de favoriser ici, ajoute-t-il, un réel dialogue afin de mieux avancer demain dans une meilleure sérénité. »
Parmi les presonnes présentes se retrouvent surtout des jeunes adultes et adolescents d’Ile-de-France en train de passer leur Bafa, parmi lesquels plusieurs Vitrots et de rares éducateurs ou responsables d’associations. Fanta Keba journaliste active contre les discriminations, ancienne gardienne de la paix anime de façon directe les échanges. En suivant son déroulé, jeux de rôle, contrôle information juridique du contrôle d’identité, documents pour un contrôle d’identité, refus de contrôle, quiz, elle vise l’objectif de «donner une meilleure connaissance de la question et faire savoir quoi faire quand on est contrôlé ».
Un tour d’horizon sur l’expérience vécue ou pas, parfois « abusive et banale » dans certaines agglomérations, suscite des réflexions.
« Je vois que les garçons sont contrôlés et les filles presque jamais. Pourquoi ? », note une jeune fille.
Hugo d’une ville du nord-est de la capitale et son voisin du sud de la région pointent une injustice « pourquoi est-on moins contrôlé que nos amis noirs ou maghrébins ? »
Aurélie, jeune mère de famille, confie : « j’ai un fils et ça fait un peu peur ».
Droits fondamentaux
L’animatrice a rappelé les droits fondamentaux, comme celui de la liberté auquel contrevient tout contrôle s’il n’est pas justifié. « Le contrôle dit de routine n’existe pas, vous pouvez demander la raison du contrôle d'identité. »
Elle a insisté et conseillé de ne pas fuir, ni courir et d’obtempérer en produisant tout document ou témoignage sur son identité. En cas de contrôle abusif, voire violent, insultant, portant atteinte à la dignité, elle a recommandé de déposer plainte soit au commissariat, soit d’écrire une lettre la plus précise possible au procureur de la République.
En tous cas, Olive Vitriote de 25 ans, si elle réprouve « les discriminations et le racisme pendant les contrôles des pièces d’identité », reconnaît le rôle du policier : « il a le devoir de demander la pièce d’identité pour rétablir l’ordre public par exemple". « Cette formation a été importante pour moi, estime-t-elle, c’est important d’être informé et de savoir comment se comporter. »
Gwénaël le Morzellec