Quel avenir pour les quartiers prioritaires de la ville ?

Publiée le 17 juillet 2023 - Mise à jour le 20 juillet 2023

Le 7 juillet, une réunion de concertation était organisée à l’hôtel de ville pour recueillir les questionnements et les besoins des habitants en matière de politique de la ville. Une première étape essentielle pour définir la nouvelle génération des contrats de ville "Engagement quartiers 2030".

Dans la salle Kijno de l'hôtel de ville, où les rangées se remplissent petit à petit ce vendredi 7 juillet, les services de la ville débutent leur introduction, accompagnées de Laurence Jeanne, adjointe au maire en charge de la politique de la ville, Sonia Guénine, adjointe au maire déléguée aux Solidarités, et Anne-Lise Tripoli, déléguée du Préfet du Val de Marne. Habitants mais aussi associations, centres sociaux et espaces de vie sociale, acteurs incontournables de la politique de la ville, ont bien répondu présent. À l'heure où les contrats de ville doivent être actualisés début 2024, la municipalité souhaitait entendre les concernés sur leurs priorités et leurs besoins. Pour structurer les échanges, trois axes de réfléxion seront abordés  : l'éducation, l'habitat et l'emploi.

Des quartiers "dans le besoin"

"Nées à la fin des années 1970, la politique de la ville vise à concentrer les moyens, rassembler les pouvoirs publics et les acteurs associés dans les quartiers qui en ont le plus besoin, afin de restaurer l’égalité républicaine et la justice sociale", explique Annie Gacsq, chef de projet politique de la ville.

À Vitry, on compte 4 quartiers prioritaires de la ville, ayant fait l’objet des contrats de ville 2015-2020 :

  • Robespierre-Vilmorin-Defresnes ;
  • Commune-de-Paris-8-mai-1945 ;
  • Balzac ;
  • Colonel-Fabien.

Dans ces quatre QPV, les contrats de ville permettent de financer la création d'équipements, de soutenir des activités, des associations ou encore de faciliter l'accès à l'emploi et aux droits. Assis aux premiers rangs, les membres de l’association Jeunes Solidaires 94 ouvrent la réflexion sur l’éducation, dont les dysfonctionnements alimentent l’inégalité des chances. 

Éducation et lutte contre l'illectronisme

Samuel Gael Komesha, président de l’association Jeunes Solidaires 94 alerte sur le non-remplacement des professeurs et les difficultés d'orthographe, un sujet majeur aux conséquences lourdes en termes d'accès aux études supérieures et à l'emploi. "Il faudrait à l'échelle de la ville et du département un grand plan dictée", propose-t-il. 

 La présidente de l’École des adultes, association basée au Port-à-l'anglais qui donne des cours de français, fait part de la demande très forte à laquelle elle est confrontée : "Beaucoup de nos élèves, 150 par an, viennent des QPV, il nous faudrait mutualiser le travail en créant par exemple un livret pour répertorier toute l’offre qui existe en matière d’alphabétisation à Vitry".

Une urgence à l’heure où l’administration et les démarches passent de plus en plus par le numérique.

"Je constate tous les jours le gouffre qui se creuse entre la capacité de la population à réaliser des démarches administratives et l’administration qui se complexifie et se numérise", a fait savoir un bénévole du centre social Balzac qui anime la permanence jurique.

"Pourquoi ne pas ouvrir une maison numérique pour accompagner les habitants et les former aux démarches numériques ?", propose un membre de l’association Espoir pour un monde meilleur, installée au 8-mai-1945.

Habitat et emploi : plus d'informations et d'accompagnement

Salubrité, dégradation des parties communes, dialogue difficile avec les bailleurs et manque d’information sur les travaux de réhabilitation et opération en cours… Émus, parfois en colère, les participants ont fait entendre les difficultés quotidiennes rencontrées par les résidents des QPV.

En matière d’emploi, plusieurs propositions jaillissent au fil des interventions : renforcer l’accompagnement des jeunes, multiplier les interventions d’entreprises et de la mission locale dans les établissements, mieux informer sur l’orientation, valoriser la filière professionnelle et ses nombreux débouchés, informer sur les secteurs d’avenir…

"De façon générale, on aimerait tous que les quartiers soient plus animés, qu’il y ait plus de travailleurs sociaux pour aller à la rencontre des jeunes", témoigne une habitante du 8-mai1945, bénévole à l’association Espoir d’un monde solidaire.

Aux termes de  plus de deux heure trente d'échange, la réunion est contrainte de s'achever. Sujet d'ampleur à Vitry, l'avenir des quartiers prioritaires de la ville fera l'objet d'autres échanges pour continuer d'identifier collectivement les priorités des habitants, et faire en sorte que celles-ci soient retenues dans les nouveaux contrats de ville.

 

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