L'esplanade de la Mulâtresse-Solitude inaugurée

Publiée le 15 mai 2023 - Mise à jour le 16 mai 2023

Mercredi 10 mai, la municipalité inaugurait l'esplanade de la Mulâtresse-Solitude. Une date spécialement pensée pour commémorer la Journée nationale des mémoires de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions.

La sculpture « Femme médiévale » de Camilo Otero n’est plus seule ! Cette statue installée en face de la bibliothèque Nelson-Mandela trône désormais esplanade de la Mulâtresse-Solitude.

Ce nom a été choisi par les Vitriots venus en nombre inaugurer ce lieu le 10 mai, Journée nationale des mémoires de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions.

Le maire, Pierre Bell-Lloch, a rappelé la volonté de la ville de « féminiser et rendre visible les personnages féminins historiques qui ont lutté pour leurs droits, leur liberté au prix de leur vie ! » C’est le cas de la Guadeloupéenne la mulâtresse Solitude, figure historique incarnant la résistance des esclaves noirs en lutte contre le rétablissement de l'esclavage en 1802 par Napoléon.

« Désormais, cette esplanade sera un symbole de notre ville populaire, ouverte au monde et en combat contre toutes les injustices », précisait Laurence Jeanne, conseillère municipale déléguée au Devoir de mémoire.

Elle a cité un extrait fort du discours de Louis Delgrès, officier républicain qui s’est battu à mort contre le rétablissement de l’esclavagisme par l’empereur et fils de mulâtresse lui-même.

Puis c’est le dévoilement de la plaque, un moment qui a particulièrement ému Rose, venue avec ses deux petits-enfants :

« Sur la carte d’identité de ma grand-mère était inscrit en face de race : mulâtresse ! Son papa était un colon blanc et sa maman sénégalaise. Ce mot est très violent, très péjoratif, mais aujourd’hui on le valorise car nous sommes fières d’être ici et d’ailleurs. C’est un moment important pour notre ville. Une cérémonie comme celle-ci aurait été inimaginable il y a seulement trente ans. J’ai participé au voté car je trouve la démarche de choisir nous même le nom de l’esplanade très moderne. »

Après les traditionnels dépôts de gerbes, les personnes présentes se sont retrouvées à la bibliothèque Nelson-Mandela pour le traditionnel verre de l’amitié. La soirée s'est prolongée avec la projection du documentaire « Mon ancêtre l’esclave » en présence du réalisateur, Frédéric Senneville, et du président de l’Association des amis du journal Justice, Francis Silande.

Willy Richert

 

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