Jérôme Coustenoble, corde vibrante du ukulélé français

Publiée le 11 juillet 2022 - Mise à jour le 11 juillet 2022

© Julian Renard

La Happy Music Station, connue comme « le magasin de musique près de la gare », est gérée par le Vitriot Jérôme Coustenoble. En quelques années, il est devenu un incontournable pour les artistes du Val-de Marne. Aujourd’hui, il est un lieu référent pour les amateurs de ukulélé.

9h 15. Des cartons dans l’entrée, des instruments partout, une batterie au centre de la pièce. Pas de doute, nous sommes au bon endroit. “J’ai reçu des commandes à 19 heures hier !” s’excuse Jérôme Coustenoble.

D'un magasin vide à la rennomée

Depuis 2014, il est propriétaire de ce local qui respire bois, musique et sérénité et qui, depuis un an, connaît un changement de taille : Happy Music Station devient La Casa de Ukulele, spécialisée dans les… ukulélés. Des dizaines, de toutes les couleurs et provenant du monde entier, sont accrochés aux quatre coins du magasin et côtoient guitares, instruments d’éveil, percussions et matériel en tout genre que conserve Jérôme dans sa volonté de rester “un magasin généraliste”.

Il est loin le temps où seuls un djembé, deux basses et quatre guitares y trônaient… Ouvrir avec un apport de seulement 10 000 euros n’a pas été des plus évidents.

“Le magasin faisait peur tellement c’était vide !” s’amuse Jérôme.

Peu importe, l’accueil des habitants fut d’emblée chaleureux. L’offre s’est étoffée au gré des années et de la fréquentation. Maintenant, avec ses mini-instruments, la clientèle vient d’encore plus loin : “Des gens qui viennent de partout, j’ai même une cliente qui est venue d’Oslo”.

Le musicien a su exploiter un filon : il est le numéro 1 français et le seul à proposer des ukulélés haut de gamme. Bavard et avenant, il nous raconte volontiers son parcours :

“À partir du moment où j’ai eu mon bac pro vente représentation à Choisy-le-Roi, j’ai fait beaucoup de musique en amateur”.

Le goût du contact

Avec nostalgie, il se remémore les Locataires, son premier groupe créé aux Locomusics de Choisy en 1988, et la Machine, avec qui il a fait tournées et album. En 1998, il devient vendeur dans une société commerciale. “C’est là où j’ai commencé à aller vers les gens, raconte-t-il. J’ai gravi les échelons jusqu’à manager une équipe.” L’intermède est de courte durée : en 2004, Jérôme reprend à fond la musique, joue dans plusieurs groupes et troque le costume-cravate pour celui d’intermittent du spectacle. En 2007, nouveau changement professionnel. “Je me suis demandé ce qui me plaisait dans la vie…

C’était l’animation, être en contact avec les gamins. Le seul truc où j’avais l’impression de ne pas aller au boulot !” Entré vacataire à la mairie de Vitry, il en ressort directeur de centre de loisirs en 2014. C’est là que lui vient l’idée d’un magasin de musique, entrelacs de ses expériences passées. “Il fallait toujours aller à Paris pour acheter des cordes de guitare…” Rien aux alentours.

Après une demande de locaux à la municipalité, emballée par son projet, et un coup de coeur pour le 17, avenue Paul-Vaillant-Couturier, tout s’est enchaîné rapidement.

“C’était rêveur et, en trois jours, me voilà à faire des chèques et à m’engager pour trois ans de loyer. Là, j’ai eu des sueurs froides”, se souvient Jérôme.

Seul, il a dû tout apprendre sur le tas : achat des stocks, marketing, com’… Depuis, le multitâche a pris de la bouteille et aimerait ouvrir un ukulele truck pour partir à la rencontre des musiciens de la France entière. Avec toujours un pied-à-terre à Vitry et le même objectif en tête : démocratiser la musique.

“Professionnel, débutant… Tout le monde à la même enseigne ! La musique, ce n’est pas une question de compétition, ça vient du coeur avant tout” conclue-t-il.

Portrait réalisé par Clément Aulnette

 

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