Aux Portes du Midi, le goût du récit en atelier d’écriture
Publiée le 09 novembre 2021 - Mise à jour le 23 novembre 2021
Huit enfants, ados et jeunes, un maître d’écriture, de nombreux stylos et feuilles de papier... L’atelier d’écriture aux Portes du Midi a porté ses fruits. À découvrir par leurs proches fin novembre.
C’est un atelier vif et créatif qu’ont suivi 8 jeunes Vitriots chaque matinée de la dernière semaine des vacances d’automne, au centre social des Portes du Midi. Un atelier d’écriture animé par le « vieux briscard » du roman noir et social, Antoine Blocier, auteur ex habitant de Vitry. Leur travail personnel est ainsi soutenu par des techniques pour que leur récit puisse intéresser d’autres personnes.
Ce vendredi-là, dernier jour des rencontres, chacun peaufine son texte et cherche son titre.
Le tout doit être publié dans 2 semaines et sera lu publiquement aux proches, fin novembre, ainsi que d’autres textes travaillés au centre social Balzac. Soit quelques jours avant le début de la 2e édition du festival du Roman noir et social, début décembre. De quoi stimuler les jeunes auteurs…
Mon texte en grand sur le mur
Dans le noir de la pièce obscurcie, on distingue, sur le vaste plateau de tables réunies, un ordinateur et, surtout, beaucoup de stylos, de feuilles blanches, de feuilles couvertes de textes imprimés et manuscrits. Sulaxsan, Ana, Jamel, Ethan, Jayson, Dahiana, Gabriel, Eneric, entre 9 à 18 ans, écoutent leur « maître d’écriture » lire l’histoire qu’ils ont eux-mêmes inventée. Le récit propre et sans rature est projeté en très grand sur le mur de la salle. Silence et concentration, suivis de commentaires.
À Dahana, qui raconte l’assassinat d’un homme endetté, il indique : « tu ne peux te contenter d’écrire : "c’est bien triste". Il te faut indiquer les pensées que cela peut fait naître, tu peux délayer aussi, comment il a eu toutes ses dettes... »
Imagine un truc fou !
À Sulxsan, concentré sur ton thème des transports en commun, il conseille : « on a quelques événements simples, tu devrais en ajouter d’autres, plus comiques, un truc fou. À toi d’imaginer ». Devant la perplexité de l’adolescent, l’animateur insiste : « qu’est ce qui te ferait rire à voir sur le quai du tram ? »
Sulxsan se perd dans un regard intérieur, sourit, appuie son doigt sur le stylo et griffonne à la hâte de nouvelles phrases tandis que son sourire s’élargit.
L’animateur interpelle encore les plus jeunes, Eneric et Gabriel, à fond dans le récit d’un parcours époustoufflant, celui d’un footballeur « qui, à 23 ans, devient le meilleur de tous les temps ».
« Il y a plein de répétitions, de dates, les gars ! Soit on en supprime, soit, au contraire, on décide que cela fait partie du style et on insiste. Mais attention aux incohérences, sinon le lecteur ne vous suivra pas dans cette histoire. »
Écrire, puis de partager
Chacun choisit enfin un titre et se réjouit de recevoir bientôt l’ultime version pour la monter aux copains du collège, à la classe ou aux parents. Sulxsan, venu pour l’aide aux devoirs, imagine un bénéfice « pour de meilleures rédactions grâce à la méthode de lister les scénarios ». Ana, 17 ans, passionnée par l’écriture, a apprécié apprendre à nuancer les mots et se trouve encouragée à « continuer à écrire pour se libérer ». Ethan et Jaël ont, eux, vraiment aimé « imaginer leur personnage ».
Gwénaël le Morzellec