Mur/Murs : Diane Benoit du Rey, jeu de lumières
Publiée le 04 octobre 2021 - Mise à jour le 07 octobre 2021
Son projet de fresque a été choisi par les habitants du quartier Balzac l’été dernier. Alors que la réalisation a débuté sur une façade de la résidence Touraine en cours de réhabilitation, l’artiste expose ses œuvres dédiées aux jeux de lumières à travers l’hôtel de ville, dans le cadre du festival Mur/Murs jusqu'au 18 octobre.
La façade sur laquelle vous réalisez la fresque mesure 29 mètres de haut. Comment passe-t-on de la peinture sur toile à la peinture monumentale ?
Tout change : on passe du pinceau au pistolet compresseur, de l’huile à la peinture acrylique et de la toile au mur. La différence de dimensions implique aussi une minutie considérable. Deux assistants m’épaulent sur ce travail. Avant de débuter, nous nous sommes organisés durant dix jours. Il fallait notamment réaliser le dessin préparatoire : nous avons tracé des lignes au feutre sur la façade pour pouvoir ensuite peindre de façon droite en respectant le dégradé. Pas le droit à l’erreur quand on peint perché sur un échafaudage !
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans ce projet ?
C’est une façon de rendre la peinture plus visible et accessible. L’art pictural, contrairement au street art, reste aujourd’hui majoritairement cantonné à des lieux clos comme les galeries. J’aspire à le faire vivre dans l’espace public afin qu’il s’intègre dans le quotidien des gens. La participation des habitants m’est aussi précieuse. Ils sont au cœur de ce projet qu’ils ont choisi. Leurs retours sont enrichissants et nourrissent la réflexion autour de mon travail. Les rencontrer, échanger et discuter ensemble sont autant d’occasions de rendre la peinture et le métier d’artiste moins abstrait.
Pourquoi ne travailler que la lumière ?
Tout le monde s’extasie devant les couchers de soleil parce que la juxtaposition des couleurs est si sublime qu’elles se suffisent à elles seules. D’ailleurs, face à une œuvre, j’ai toujours été plus absorbée par le jeu de contraste, la colorimétrie et les lumières créées. Aujourd’hui, c’est devenu la spécificité de mon travail d’artiste peintre : j’extrais l’objet pour ne donner à voir que la lumière et ses jeux de dégradés. C’est un travail physique qui implique de réaliser un geste ample avec des pinceaux utilisés par exemple dans le bâtiment pour effacer totalement le geste et les démarcations.
Retrouvez l’exposition « Dans la lumière » à travers l’hôtel de ville – jusqu’au 18 octobre
Rencontre avec l'artiste à la résidence Touraine jeudi 14 octobre – 18h