Classe flexible à Jules-Verne

Publiée le 13 août 2021 - Mise à jour le 13 août 2021

Dans l’unique classe flexible de Vitry, un CM1 à l’élémentaire Jules-Verne, les élèves d’Anaïs Proy expérimentent, imaginent, s’entraident, appliquent… et se déplacent beaucoup. Ici, en principe, on ne voit pas d’élève triturer son matériel toute la journée, ni balancer les pieds dans le vide.

“Si je lui donne l’occasion de bouger, son corps aura pu récupérer les bénéfices de ce besoin fondamental, et alors, je pourrais obtenir sa concentration”, explique Anaïs Proy. On voit, en revanche, une classe avec peu de meubles et beaucoup d’espace, qui aura changé plusieurs fois d’allure dans la journée. “En moins de 5 minutes, elle est mise en configuration face au tableau ou en petits groupes de 2, de 4, sur tapis, table haute, basse”, poursuit-elle.

Des activités et positions d’apprentissage très diverses ont lieu dans le même temps. Certains assis sur une chaise, d’autres debout ou par terre à même le sol, sur un ballon de gym, un tabouret qui oscille, devant des tables magnétiques où on peut écrire puis effacer comme sur une ardoise.

“Le concept, explique l’enseignante, est d’adapter la classe à chaque élève pour lui permettre d’apprendre à son rythme et selon son besoin, grâce aux différents aménagements de l’espace. Tout part d’un besoin qu’on ressent chez les élèves.”

Cette pratique familière des maternelles, habituelle au Canada et aux États-Unis, récente en France, s’inspire entre autres des pédagogies alternatives de Montessori et Freinet. Les travaux différenciés améliorent le travail en autonomie de la plupart, laissant au professeur la possibilité d’essayer, avec ceux qui ont besoin de plus de temps, une approche de l’apprentissage par le jeu, la manipulation, l’observation pour devenir plus autonome et, à long terme, prendre confiance en eux. “Le travail en coopération est aussi très efficace : l’acquisition est meilleure lorsqu’elle est faite par les paires et je le constate tous les jours à la lecture, l’écriture. Je me souviens d’un élève se faisant expliquer par un autre comment poser une multiplication à un chiffre puis la réussir et s’applaudir, trop content.”

Cette méthode, devenue une priorité à l’académie de Créteil, a été soutenue, il y a quatre ans déjà, par la mairie de Vitry qui lui a apporté une dotation en matériel. À Jean-Moulin, quatre classes en font la demande pour cette rentrée.

Sport et sensibilisation

D’autres innovations sont espérées. Chez les parents, certains imagineraient par exemple “le sport étude en élémentaire par des partenariats avec les clubs”, souligne Gaëlle Angelosanto, secrétaire générale départementale de l’association de parents d’élèves FCPE, qui souhaite des cohésions interécoles ou encore des apprentissages tournés vers l’égalité fille-garçon, la sensibilisation au cyberharcèlement des élèves comme des familles. Côté enseignants, certains estiment que les conditions ne sont pas réunies pour innover.

“Avec les moyens annoncés par le ministère, cela paraît hors de question, estime Dominique Angelini, du SNUipp-FSU. L’école pourrait cependant innover davantage dans le domaine des nouvelles technologies, mais le matériel manque et dépend des communes qui, elles, ont de moins en moins de ressources.”

 

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