Thomas Rodek, profession sage-femme

Publiée le 18 mars 2021 - Mise à jour le 19 mars 2021

Thomas Rodek exerce une profession encore largement féminisée, celle de sage-femme. © Alexandre Bonnemaison

Thomas Rodek exerce une profession encore largement féminisée, celle de sage-femme. Rencontre avec un pro de la grossesse qui ne veut pas laisser les papas sur le bord du chemin.

Comment êtes-vous devenu sage-femme ?

Ce n’était pas une vocation. Je voulais être guitariste, mais mon prof de musique en sixième m’a mis en garde sur la difficulté de trouver du travail. J’étais fort à l’école, alors j’ai fait un bac scientifique spécialité bio. J’avais une connaissance qui était devenu étudiant en médecine. J’avais envie d’un métier avec du contact humain. Je me suis lancé (à la fac de Lille). J’ai loupé le concours, mais j’ai eu celui de sage-femme. En me renseignant sur le métier, je me suis dit : « pourquoi pas ? ». Le côté scientifique m’intéressait. Puis j’ai découvert la dimension plus profonde de la profession. On est les seuls à l’hôpital à avoir des patients qui ressortent plus nombreux qu’ils ne sont entrés !

Quel regard la société porte-t-elle sur les hommes sages-femmes ?

En école de sages-femmes, nous étions en minorité : quelques-uns par promo. Les hommes n’y sont admis que depuis les années 80 ! C’est encore un métier de femmes. La preuve, le terme sage-femme reste inchangé ! Lorsque je travaillais à l’hôpital, il m’est arrivé que des hommes refusent que j’examine leur femme…Dans ce cas, j’appelais mes supérieurs qui réexpliquaient qu’à l’hôpital public, les patients n’ont pas le choix des praticiens. Mais depuis que je suis installé en cabinet à Vitry, il n’y a plus de malentendu. Les patientes qui prennent rendez-vous savent que je suis un homme et elles sont donc à l’aise avec cette idée.

Pourquoi est-ce important d’impliquer les pères pendant la grossesse ?

Je me mets facilement à leur place. Je n’ai pas (encore) d’enfant et si je n’étais pas sage-femme, je serais perdu avec la maternité ! Bref, je les encourage à assister à au moins un rendez-vous de préparation à l’accouchement pour pouvoir s’impliquer le jour venu. Pour poser des questions, bien comprendre le déroulement de la naissance et les premiers soins du nouveau-né. J’avais même lancé un groupe de préparation spécial papa dans le cabinet pour faciliter le dialogue mais ça n’a pas pris. À retenter peut-être ?
 

Propos recueillis par Katrin Acou-Bouaziz

 

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