Parole de l'élue
Publiée le 05 mars 2021 - Mise à jour le 06 avril 2021
« Il faut que les femmes aient pleinement leur place dans la ville. » Maeva Durand, conseillère municipale déléguée à la Lutte contre les discriminations
En quoi le droit des femmes est-il une priorité pour la municipalité ?
Les discriminations sont réelles et multiples. À Vitry, la plupart des familles monoparentales sont féminines et beaucoup vivent en dessous du seuil de pauvreté. Avec un taux d’emploi des femmes de 57,7 %, l’un des plus bas du département, le marché du travail à Vitry leur est très défavorable. Nous devons combattre leur exploitation en étant un support aux luttes féministes et émancipatrices. Il faut qu’elles aient pleinement leur place dans la ville. Ainsi, nous poursuivons les programmes d’éducation et de sensibilisation.
Comment la ville porte-t-elle cette question au sein des services ?
Les femmes représentent 60 % des personnels de la fonction publique territoriale (FPT). La loi de transformation de la fonction publique, qui vise à détruire le statut de fonctionnaire, les touchent donc prioritairement. Lorsqu’on attaque le service public, on attaque les femmes : les agentes, mais aussi les bénéficiaires qui sont majoritairement des femmes. Cette loi renforce l’obligation des villes en termes d’égalité professionnelle. À Vitry, nous n’avons pas attendu le législateur pour se soucier de la mixité, réduire les écarts de rémunération (7 % à Vitry contre 9 % pour le reste de la FPT), assurer aux agentes à temps partiel la même évolution de carrière que leurs homologues à temps plein et permettre aux femmes d’accéder à des postes de direction. Nous avons même une référente égalité femmes-hommes au service des Ressources humaines. En plus de la journée du 8 mars, nous menons aussi en interne divers projets d’éveil à la parité et à l’égalité. Un livret pour combattre les discriminations sera bientôt remis à chaque agent. Nous organisons aussi des formations sur le traitement des violences faites aux femmes. Mon souhait est de former tous les élus, quelles que soient leurs délégations.
Comment envisagez-vous d’aller plus loin ?
Nous venons d’inaugurer un centre d’hébergement relais pour la mise à l’abri temporaire des victimes de violence avec leurs enfants. Nous sommes en discussion et réfléchissons aussi, avec les services et différents acteurs, à un projet de Maison des femmes. Ce dispositif unique dans le Val-de-Marne permettrait de les accueillir en leur offrant une prise en charge sanitaire et sociale.
Propos recueillis par Marie Stevenot
Dossier : 8 mars, Journée internationale des droits des femmes