Éduquer dès le plus jeune âge

Publiée le 04 mars 2021 - Mise à jour le 17 mars 2021

En ordre de bataille, toutes les directions des services de la ville se mobilisent auprès de leur public. Directeur des services socio-éducatifs, Stéphane Biechy indique qu’une attention particulière est portée à la mixité des équipes des centres de loisirs primaires et de quartier.

Afin que les filles s’y sentent à l’aise et puissent échanger avec des animatrices. Trop longtemps, les centres ont été préemptés par les garçons.” En proposant des équipes mixtes et des activités dans lesquelles les filles se retrouvent, l’équilibre s’est installé. “Si l’émancipation des filles passe par l’échange avec l’autre sexe, les projections, souvent très machistes, des garçons se déconstruisent dans la rencontre avec l’autre, dans l’altérité, la tolérance et l’acceptation de la différence”, souligne-t-il. Une manière de permettre à ces jeunes de devenir des citoyens respectueux et éclairés.

Grâce à nos actions de sensibilisation et d’éducation populaire, à l’ouverture de nos activités à de nouveaux sports mixtes (hip-hop, handball, capoeira…), à la création d’ateliers culturels et artistiques, à nos mises en valeur des figures féminines de Vitry, au portage de projets comme la réalisation de courts métrages sur le harcèlement, nous avons permis aux filles de quitter l’espace privé pour investir un peu plus l’espace public. Chacun peut désormais réfléchir, dans un climat serein, au vivre ensemble”, détaille Nordine Chabbi, coordinateur des centres de loisirs de quartier préadolescents.

Du côté de la direction Jeunesse, son responsable, Amirouche Mesbah, a lui aussi porté avec exigence la relation fille-garçon avec un credo : “Se connaître, se découvrir pour mieux avancer ensemble dans la ville et, plus largement, dans la vie”. À travers des ateliers de théâtre, la question du genre a été mise en situation par les jeunes. Dans le cadre des séjours de vacances, de l’opération l’Été sportif à l’accès au BAFA, la mixité a été renforcée. Si bien qu’en 2020, les filles représentent 50,2 % des 15-25 ans qui s’adressent à la Maison de la jeunesse (contre 65 % de garçons en 2010). “Les efforts payent, note avec enthousiasme Amirouche Mesbah. Nous avons joué notre rôle d’ouverture du champ des possibles, y compris avec les filles. Nous veillons à ce qu’elles ne se sentent pas exclues mais autorisées.”

Intervenir le plus tôt possible dans l’éducation des enfants pour les sensibiliser à la question du genre est ce qui a motivé l’équipe de la crèche Olympe-de-Gouges en s’engageant, en 2018, dans un programme de lutte contre les stéréotypes. Épaulée par le Centre francilien Hubertine-Auclert pour l’égalité femmes-hommes, la crèche vitriote a interrogé et repensé ses espaces, ses offres de jouets et de livres, ses pratiques, son langage. D’une petite fille, on dira qu’elle est sensible ; d’un petit garçon, qu’il est costaud. À elle la dinette et les poupées, à lui le garage et les jeux de construction. Le rose aux princesses, le bleu aux chevaliers… “Ce travail de déconstruction a permis à tous, parents compris, de se rendre compte que, dès la naissance, les cloisonnements se font et les choix pour chacun se réduisent, explique Gabrielle Tarragon, directrice du secteur Petite enfance à la ville. Par extension, notre démarche, qui s’est affichée lors d’une expo sur les murs de la crèche, concourt à l’accès aux droits des femmes, d’aujourd’hui et de demain.” L’objectif est désormais d’étendre l’initiative aux autres crèches de la ville.

Marie Stevenot

 

Dossier8 mars, Journée internationale des droits des femmes

 

 

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