Port à la tâche - Souvenir d'un quartier au travail

Vendredi dernier, la librairie Livres en luttes ouvrait ses portes aux auteurs, à distance et masqués, pour présenter leur ouvrage : une belle couverture rouge orangée, presque 200 pages. Et ce titre : “Port à la tâche”, pour raconter le labeur qui a marqué la vie des habitants du Port-à-l'Anglais, des années 50 à nos jours.

À l'intérieur, 37 portraits d'hommes et de femmes, ouvrier, employé, cadre, patron à la retraite ou encore en activité, illustrés par des images d'archives et des documents personnels.

Maryvonne Palleau-Callebout mène le projet depuis 5 ans, avec une poignée de passionnés, tous bénévoles.

“Le casting n'a pas toujours été simple, il fallait convaincre les gens, et ne pas se cantonner aux syndicalistes.”

Mais certains récits sont tellement prenants que l'équipe se retrouve une fois avec 50 pages pour un seul homme ! “Nous avons passé un nombre incalculable d'heures à les retranscrire”, raconte Mireille Berne. “Pour garder un peu du style oral, le côté vivant et original de chacun. C'était une aventure très enrichissante.”

Le lecteur est ainsi plongé dans les coulisses des centrales EDF de Vitry, dont ne subsistent aujourd'hui que les deux grandes cheminées. Il côtoie Mario Sciaky, le patron haut en couleur de l'usine du même nom, participe aux luttes syndicales, de Rhône-Poulenc (devenu Sanofi) aux ateliers SNCF. Il rencontre aussi des artisans, menuisier, marbrier ou bronzier d'art qui travaillent encore aujourd'hui à Vitry.

À chaque chapitre, cette parole individuelle est replacée dans l'histoire de l'industrialisation du quartier, faisant de ce livre une photographie émouvante et singulière des grands bouleversements de la banlieue au travail.

“Port à la tâche - Souvenir d'un quartier au travail” - 184 pages - 19€
Sur commande sur le site de l'Association de quartier du Port-à-l'Anglais
En vente à la librairie Les Mots retrouvés, 2, avenue du Parc

Lucie Darbois