La démocratie s'est exprimée
Publiée le 06 juillet 2020 - Mise à jour le 07 juillet 2020
Interview de Pierre Bell-Lloch, maire de Vitry-sur-Seine
Du groupe Vitry rassemblés, Pierre Bell-Lloch, 42 ans, est devenu le nouveau maire de la ville. Il s’explique sur cette élection surprise et sa vision de l’avenir.
Que s’est-il passé aujourd’hui ?
Pierre Bell-Lloch : Le conseil municipal a décidé de choisir un autre maire pour conduire la politique qui était portée par Vitry rassemblés. Nous n’allons pas changer la politique de la ville, nous voulons une continuité mais, en même temps, du renouvellement. Nous avions travaillé à ce renouvellement, malheureusement, il y a eu une incapacité à tomber d’accord avec l’ancien maire et donc, il a fallu en passer par le vote. Et la démocratie s’est exprimée.
Quels étaient vos points de désaccord ?
P. B.-L. : La question de l’avenir de la ville avec le contrat d’intérêt national, la contractualisation, les futurs grands projets de la ville sur l’aménagement, sur la place du citoyen… J’aurai l’occasion d’en reparler.
C’était une matinée à rebondissements.
P. B.-L. : Oui, mouvementée, stressante. C’était difficile, nous avons beaucoup réfléchi avant de passer à l’acte, nous aurions préféré que cela se passe autrement, que cela soit moins brutal. Cela fait plusieurs années que nous mettons en place de jeunes équipes, pour que de jeunes élus prennent le relais et construisent la ville de demain. Cette équipe avait besoin de participer un peu plus. Il a fallu que la jeunesse fasse sa place.
Néanmoins, certains Vitriots risquent de ne pas comprendre, car Jean-Claude Kennedy était sur les affiches électorales.
P. B.-L. : Il faut faire très attention à la personnalisation en politique, certains élus aiment beaucoup se mettre en avant. C’est une équipe qui est à la tête de la ville, pas un homme ! Je suis maire, je suis au service d’une équipe et au service des Vitriots. Ma personne n’est pas importante. Nous voulons un travail collectif, notre équipe est jeune, nous allons devoir nous serrer les coudes, cela va être difficile. Je n’ai pas peur, car les Vitriots sont des citoyens solidaires qui savent se mobiliser quand il y a besoin. Et nous avons une administration en capacité de relever l’ensemble des défis. Je suis très confiant. Il va falloir maintenant digérer, panser les plaies, reconstruire ensemble. Il va y avoir des inimitiés, mais certaines existaient déjà.
Vous êtes élu pour six ans. Quelle est votre vision pour Vitry ?
P. B.-L. : J’ai toujours pensé que ce n’est pas parce que l’on vit en banlieue que l’on doit habiter au milieu des égouts et des poubelles. Vitry va se développer et nous ferons tout pour que cela se fasse de manière équilibrée, avec des espaces verts, de l’habitat diversifié, la baignade de Vitry, le métro… Tout un développement qui va permettre aux Vitriots de rester à Vitry. Certains habitants ont peur que la ville devienne très attractive et donc trop chère pour eux.
Vous êtes Vitriot ?
P. B.-L. : Depuis toujours. J’y suis né à Commune-de-Paris, j’ai habité au quartier de la Ferme… Je connais très bien cette ville. Je suis technicien commercial et je me suis engagé en politique, car j’étais président de l’OMJ, l’Office municipal de la jeunesse. C’est mon troisième mandat à la mairie.
Marc Godin
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